La région des Aurès devient le premier producteur de pomme en Algérie grâce à la technique du super-intensif. Ce système offre une production rapide et un retour sur investissement dès la deuxième année.
La région des Aurès, leader de la production de pomme en Algérie
La région des Aurès, située à l’est de l’Algérie, s’est affirmée ces dernières années comme le principal bassin de production de pommes du pays. Cette réussite s’explique par plusieurs facteurs : un climat propice avec des hivers froids, la décision gouvernementale d’interdire l’importation des pommes en 2016, et surtout l’adoption de la technique des vergers en super-intensif. Cette méthode innovante permet aux agriculteurs de récolter leurs premières pommes après seulement deux années de plantation, offrant ainsi un retour sur investissement rapide. En 2024, les prévisions de récolte dans la wilaya de Batna s’élèvent à 1,6 million de quintaux de pommes.
Un exemple poignant
Bilal, un jeune agriculteur de la région, illustre cette transformation. Dans son verger de deux ans, il effectue sa première récolte, cueillant méthodiquement les pommes de ses jeunes arbres, plantés très rapprochés les uns des autres. En effet, avec la technique du super-intensif, trois arbres sont plantés sur deux mètres de longueur, maximisant ainsi l’espace et la production.
Le super-intensif : une technique prometteuse mais exigeante
La méthode du super-intensif, bien que très productive, demande des investissements importants. Parmi les équipements essentiels, les filets anti-grêle jouent un rôle crucial en protégeant les pommes des intempéries, évitant ainsi des pertes importantes comme celles observées en août dernier. À cela s’ajoutent les pieux en béton pour soutenir les arbres, les systèmes d’irrigation goutte à goutte, et l’achat de 3.000 jeunes arbres par hectare.
Une technique super avantageuse
Yacine, responsable de la coopérative de Bouhmama, souligne les avantages de cette technique. Selon lui, bien que le super-intensif nécessite un investissement initial élevé, les résultats sont visibles dès la deuxième année, alors que les méthodes traditionnelles peuvent prendre jusqu’à six ans avant de produire des fruits. De plus, avec 3.000 pommiers plantés par hectare, contre 1.200 en intensif et 400 en traditionnel, la production est nettement augmentée, bien que les besoins en irrigation soient proportionnellement plus élevés.
La pénurie d’eau, un gros défi à relever
Cependant, le manque d’eau reste un défi majeur pour certains agriculteurs, comme l’un d’entre eux qui a dû arracher une centaine de pommiers nouvellement plantés faute d’irrigation suffisante. Malgré ces difficultés, de nombreux producteurs, séduits par les résultats rapides, envisagent de convertir leurs vergers traditionnels en super-intensif, témoignant ainsi de la réussite et du potentiel de cette technique en Algérie.