Maghrebactu-Le royaume chérifien a interpellé vendredi Amnesty International (AI) dans le but de lui éclaircir la lanterne suite « aux accusations arbitraires » sur son utilisation au logiciel israélien Pegasus pour espionner des activistes, dont une militante favorable à l’indépendance du Sahara Occidental.
«Les autorités marocaines ont demandé, de nouveau, à Amnesty International d’apporter les preuves et les arguments sur ses accusations arbitraires quant à la possession et l’utilisation malveillante par le Maroc du logiciel Pegasus contre des activistes de la société civile», a indiqué la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH), un organe officiel, dans un communiqué. Ce communiqué répond à Amnesty qui a affirmé le 9 mars dernier que deux téléphones appartenant à Aminatou Haidar, figure médiatique de la cause indépendandiste du territoire disputé du Sahara occidental, ont été «ciblés et infectés» par Pegasus en novembre 2021.
Pour Rabat, l’ONG «se révèle encore une fois incapable de fournir l’argument irréfutable et la preuve matérielle étayant ses allégations». Le Maroc a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société israélienne NSO, dans le cadre d’une vaste enquête menée par un consortium de 17 médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International.
Rabat avait catégoriquement démenti «ces allégations mensongères et infondées» et enclenché plusieurs procédures judiciaires notamment en France où la justice doit se prononcer le 25 mars sur la recevabilité de ces poursuites contre notamment Amnesty et des médias français. Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, accédant à ses messageries, ses données, ou activant l’appareil à distance à des fins de captation de son ou d’image.