Premier long-métrage de la réalisatrice franco-algérienne Mounia Meddour, « Papicha » revient sur un épisode douloureux de l’histoire de l’Algérie. Peut-être trop douloureux pour les autorités algériennes qui ont annulé la sortie du film sur leur territoire.
Jusqu’à Papicha, Mounia Meddour n’avait réalisé que des documentaires. En 2019, elle décide de présenter en long-métrage un sujet qu’elle avait déjà évoqué dans Cinéma algérien, un nouveau souffle : celui de la décennie noire.
La décennie noire est un conflit qui a eu lieu dans les années 90 entre le gouvernement algérien et plusieurs groupes islamistes considérés comme terroristes par ces derniers. Dans une ambiance de guerre civile, les deux camps se sont menés une bataille sans merci, impliquant la mort de milliers de civils. La présidence d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 marqua la fin de ce sombre conflit qui reste malgré tout dans les esprits de nombreux algériens, une vingtaine d’années plus tard. C’est dans ce contexte que prend place l’histoire de Papicha.
On suit ainsi Nedjma, une étudiante qui rêve à tout prix de devenir styliste. Elle vit toutefois à Alger, dans une période politique et sociale difficile. Cependant, elle décide de braver les interdits en organisant un défilé de mode.
Après sa sortie, Papicha obtient de nombreuses récompenses. Ainsi, Mounia Meddour gagne notamment le Cesar du meilleur premier film tandis que l’actrice Lyna Khoudri remporte la statuette du meilleur espoir féminin.