Le politologue Nedjib Sidi Moussa, critiqué pour ses propos nuancés sur Boualem Sansal, fait face à une campagne de dénigrement orchestrée par l’extrême-droite française.
Nedjib Sidi Moussa, une analyse critique qui dérange
Invité sur France 5 pour débattre de l’arrestation de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie, Nedjib Sidi Moussa a adopté une position nuancée. Il a dénoncé les liens de Sansal avec l’extrême-droite française tout en réaffirmant son opposition à son emprisonnement. Cependant, ce positionnement équilibré a rapidement déclenché une vague d’attaques virulentes contre le politologue.
Dès le lendemain de l’émission, des éditorialistes affiliés à l’extrême-droite l’ont qualifié d’islamiste. Les réseaux sociaux ont amplifié cette campagne, l’exposant à des messages de haine et à des attaques racistes. Sidi Moussa a dû bloquer ses comptes et se protéger face à cette avalanche de critiques, qu’il qualifie de « chasse organisée » par des cercles idéologiques.
Les enjeux d’un débat sur la liberté d’expression
Cette polémique a mis en lumière une contradiction flagrante : ceux qui défendent Boualem Sansal au nom de la liberté d’expression refusent à Sidi Moussa le droit d’exprimer une opinion divergente. L’extrême-droite et ses soutiens dans les médias l’ont accusé d’être au service d’une supposée « cause indigène », tandis que des figures comme Florence Bergeaud-Blackler ont utilisé des termes injurieux à son encontre.
Malgré cette hostilité, Nedjib Sidi Moussa maintient ses critiques sur le discours qu’il qualifie de « colonialiste et réactionnaire » de Sansal, tout en dénonçant l’hypocrisie de ceux qui exploitent ces débats pour des « guerres culturelles ». L’affaire soulève ainsi des questions profondes sur les limites de la liberté d’expression et l’influence des courants idéologiques dans les discussions publiques en France.