Le gouvernement algérien bloque la reprise de la production de Renault à Oran. En cause : un taux d’intégration jugé insuffisant et des irrégularités dans le dossier du constructeur.
Renault toujours en attente d’un feu vert pour relancer son usine d’Oran
Plus de quatre ans après sa fermeture, l’usine Renault d’Oued Tlelat, près d’Oran, n’a toujours pas obtenu l’autorisation nécessaire pour relancer la production. Le constructeur français a vu sa nouvelle demande d’agrément rejetée en février 2025. Toutefois, selon Michel Bisac, président de la Chambre de commerce algéro-française, ce refus n’est pas définitif, mais conditionné à des réserves émises par le ministère algérien de l’Industrie. Renault, qui détient 49 % de l’usine aux côtés d’actionnaires publics algériens, travaille à lever ces objections.
Le principal point de friction concernerait le faible taux d’intégration locale dans les modèles assemblés. Le constructeur n’aurait atteint que 5 % en 2019, loin de l’engagement initial de 30 % au bout de cinq ans, comme l’a rappelé récemment l’ex-ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali. L’Algérie, via un décret promulgué en novembre 2022, impose désormais des seuils progressifs d’intégration locale : 10 % à la deuxième année, 20 % à la troisième et 30 % à la cinquième.

L’Algérie durcit les règles pour relancer son industrie automobile
Face aux échecs passés des partenariats automobiles, l’Algérie a revu en profondeur son approche. Depuis mars 2023, le marché est rouvert à l’importation et à l’installation d’usines, à condition de respecter un cadre strict de production locale. Stellantis a ainsi déjà obtenu son agrément et lancé son usine Fiat à Tafraoui, qui produit trois modèles depuis fin 2023.
Renault, de son côté, peine à convaincre les autorités algériennes. En plus du taux d’intégration insuffisant, des irrégularités de forme dans le dossier d’agrément ont été relevées. L’usine, qui devait initialement incarner la relance de l’industrie automobile nationale, est désormais un symbole des tensions entre exigences souveraines et ambitions industrielles étrangères. Pour l’industrie automobile, l’avenir en Algérie dépend désormais de sa capacité à répondre aux nouvelles attentes du gouvernement.