L’Algérie lance une opération inédite pour rapatrier ses navires bloqués à l’étranger. Une reconquête maritime qui révèle des failles graves et des enjeux stratégiques brûlants.
Des navires algériens à l’abandon… enfin récupérés !
C’est une scène que peu imaginaient encore possible. Des navires de commerce algériens, laissés à quai pendant des années dans des ports étrangers, vont enfin reprendre la mer. Le ministère des Transports a lancé une vaste opération de récupération, révélant au passage une véritable hémorragie logistique longtemps ignorée. Le ministre Said Sayoud a confirmé que deux bâtiments seront rapatriés cette semaine : l’un, immobilisé à Anvers, est prêt à appareiller ; l’autre, bloqué à Istanbul, est en cours de réhabilitation. Leur abandon prolongé pour des raisons « administratives ou techniques » soulève une question explosive : comment en est-on arrivé là ?
Détournements, blocages et négociations tendues
Au total, sept navires sont concernés par cette opération de reconquête. Certains ont été détournés de leur usage initial dans des partenariats flous avec des armateurs étrangers. Résultat : des actifs algériens utilisés au profit d’intérêts étrangers, sans contrôle réel de l’État. Face à cette dérive, les autorités ont entamé des négociations serrées pour réaffirmer la souveraineté juridique du pays sur sa flotte.
Dans certains cas, des solutions hybrides ont été imposées : les partenaires étrangers continuent d’exploiter les navires, mais sous conditions strictes, avec des retombées économiques garanties pour l’Algérie. Ces révélations jettent une lumière crue sur des années d’opacité, d’inefficacité et de dépendance logistique. Et la colère gronde déjà chez les acteurs économiques.
L’Algérie dépend… des navires européens !
La confession est brutale : les opérateurs économiques algériens préfèrent affréter des navires étrangers. Pourquoi ? Parce qu’ils sont plus fiables, plus rapides et moins chers. Un exportateur avoue qu’il lui coûte moins de passer par l’Espagne pour vendre en Afrique de l’Ouest que d’utiliser les infrastructures algériennes.
Les raisons ?
– Manque de navires disponibles
– Ports saturés ou lents
– Coûts d’exploitation excessifs
– Absence de liaisons directes
Le ministère des Transports veut réagir. Des lignes maritimes vers le Qatar, Oman et l’Arabie saoudite sont en projet, en plus de celle récemment ouverte vers Dakar et Nouakchott. Mais la concurrence européenne reste féroce, et la reconquête du trafic maritime prendra du temps.