Taux de change parallèle en Algérie : l’euro recule, le dollar canadien grimpe, la livre sterling explose. Voici pourquoi les écarts avec le marché officiel affolent tout le monde.
L’euro recule… mais reste un mystère pour les cambistes
L’euro fait encore parler de lui. Après avoir franchi la barre symbolique dès 260 dinars, la monnaie européenne amorce une baisse timide, s’échangeant ce 4 juin à 258 DZD à l’achat et 260 DZD à la vente sur le marché noir, notamment à Port Saïd, à Alger. Une accalmie trompeuse ?
Pendant ce temps, la Banque d’Algérie reste figée, affichant un euro à 149,78 DZD à l’achat et 149,83 DZD à la vente. Soit un écart de plus de 110 dinars. Une anomalie qui ne cesse d’alimenter les soupçons de spéculation, voire de manipulation. Le fossé entre les deux marchés atteint des sommets, de quoi alimenter rumeurs et théories.
Le dollar résiste, le canadien grimpe, la livre explose
Pas de surprises côté dollar américain. Sur le marché parallèle, il reste stable à 232 DZD à l’achat et 235 DZD à la vente. Un contraste avec le taux officiel de 131,61 DZD, qui semble hors du temps. Mais la vraie surprise vient du dollar canadien. Discret ces derniers jours, il affiche une légère hausse, atteignant 161 DZD à l’achat et 164 DZD à la vente.
Un mouvement qui pourrait préfigurer une hausse plus marquée dans les jours à venir. Et la livre sterling ? Elle crève le plafond. Affichée à 299 DZD à l’achat et 304 DZD à la vente, elle reste la devise la plus chère sur le marché informel. Officiellement ? Seulement 178,14 DZD à l’achat. Une différence qui donne le vertige.
Pourquoi ces écarts choquent et inquiètent les Algériens
Ces écarts massifs entre le marché noir et le marché officiel ne sont plus une simple curiosité économique. Ils traduisent une fracture profonde dans le système de change algérien. Alors que la Banque d’Algérie tente de maintenir une illusion de stabilité, le terrain raconte une autre réalité, plus brutale, plus incontrôlable.
Les Algériens, de plus en plus nombreux à suivre le marché parallèle, n’y voient plus un choix, mais une nécessité. Entre inflation, spéculation et désespoir économique, les devises deviennent le reflet d’un malaise profond. Et chaque variation suscite interrogations, inquiétudes… et colère.