Ce jeudi, les députés de l’Assemblée nationale ont approuvé une proposition de résolution symbolique visant à critiquer l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968. Cette initiative, émanant du Rassemblement national, parti d’extrême droite conduit par les Le Pen, a été adoptée de justesse avec 185 voix pour et 184 contre.
Une proposition symbolique votée à l’Assemblée
Le parti a bénéficié du soutien des députés des Républicains dirigés par Bruno Retailleau, ainsi que de ceux d’Horizons, le mouvement de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Ce résultat étroit met en exergue la division profonde qui persiste au sein de la scène politique française sur la question, spécifiquement en ce qui concerne les relations tendues avec l’Algérie.
Contexte et réactions politiques
Marine Le Pen a salué ce vote, le qualifiant de journée historique pour son parti. C’est la première fois qu’une proposition de résolution émanant du Rassemblement national reçoit une telle approbation à l’Assemblée nationale. La résolution reflète le désir de « réévaluer les relations avec l’Algérie » et de « donner à l’État les moyens légaux de restreindre ou de suspendre, si nécessaire, la délivrance de visas aux citoyens algériens ». Ce débat est ravivé alors que les relations franco-algériennes sont à l’arrêt, et que Paris envisage une reprise des discussions avec Alger dans le sillage du départ de Bruno Retailleau du ministère de l’Intérieur.
Bien que le Président Macron si ses conseillers ne semble pas favorable à une révision de l’accord, les opposants à ce dernier voient leurs rangs grossir avec l’adhésion du Rassemblement national et d’une partie des Républicains.
Les enjeux pour l’avenir
Malgré l’adoption, cette résolution reste non contraignante, laissant le dernier mot au Président Emmanuel Macron, qui a montré une certaine réticence à abroger l’accord. Le nouveau ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a déclaré que la révocation de cet accord n’était pas envisagée à court terme. De son côté, Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie, a défendu l’accord de 1968 contre certaines conclusions critiques du rapport parlementaire d’octobre. Pour lui, aligner les Algériens sur le droit commun pourrait réduire l’immigration familiale mais accroître l’immigration économique et étudiante. La question demeure : quelle orientation Emmanuel Macron prendra-t-il en réponse à ce vote symbolique ?