Alger tente d’attribuer le meurtre du jeune Djamel Ben Ismail à des marocains qui tentaient de quitter le pays pour échapper aux autorités.
Le 11 août, alors que les feux ravageaient la région de Tizi Ouzou en Kabylie, les Algériens apprenaient le lynchage à mort d’un jeune homme par un groupe de personnes. Ce dimanche, le directeur de la police judiciaire a présenté les premiers éléments de l’enquête, affirmant que le principal accusé du crime, celui qui a asséné des coups de couteau à la victime, a été arrêté en tentant de s’enfuir vers le Maroc. Et d’ajouter que «d’autres suspects» dans cette affaire auraient été interpellés par la police alors qu’ils se préparaient à fuir vers le royaume.
Les «révélations» du directeur de la police judiciaire sont alignées avec la ligne politique officielle. Le pouvoir a en effet pointé du doigt l’implication du Maroc derrière les feux de forêts, avançant que Rabat aurait recruté des pyromanes du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Une version relayée ensuite, tambour battant, par les médias et la majorité des partis politiques.
Les circonstances de l’arrestation non encore élucidées
Ces accusations émergent à chaque fois que les responsables algériens font face à une crise. En mars dernier, en pleines marches du Hirak, la police algérienne annonçait l’«arrestation d’un Marocain infiltré parmi les participants à la marche du Hirak, au niveau de la Place du 1er mai ». Une manière de décrédibiliser le mouvement de contestation.
Pour l’heure, l’enquête de la police judiciaire n’a pas encore élucidé les circonstances de l’arrestation et du lynchage du jeune Jamel Ben Ismail, par un groupe de personnes en Kabylie.