Des associations de parents réclament une enquête sur le fonctionnement du lycée français Alexandre Dumas à Alger, accusé de discriminations, d’irrégularités juridiques et de dérives financières.
Lycée français : Des accusations de discrimination religieuse et de non-respect des lois algériennes
Le lycée français Alexandre Dumas, présent à Alger, Oran et Annaba, se trouve au cœur d’une vive polémique portée par des associations de parents d’élèves. Ces dernières exigent l’ouverture d’une enquête officielle sur ce qu’elles considèrent comme des « violations graves » dans la gestion de l’établissement. En ligne de mire : l’interdiction du port du hijab, des restrictions sur les références à l’islam, même dans les conversations privées, et une application rigide de la laïcité française. Des mesures jugées incompatibles avec la Constitution algérienne, qui garantit la liberté de culte. Des plaintes ont été déposées auprès des autorités judiciaires locales, les plaignants dénonçant également l’existence de syndicats et d’associations fonctionnant sous le régime de la loi française sans reconnaissance légale en Algérie.

Tarifs en hausse et exclusion des élèves algériens du système de bourses
Outre les aspects juridiques et culturels, les critiques s’étendent au volet financier. Les parents dénoncent l’explosion des frais de scolarité et d’examens, avec un baccalauréat désormais facturé à 305 000 dinars (plus de 2 000 euros) et une scolarité annuelle dépassant les 800 000 dinars. Ces montants, nettement supérieurs à ceux pratiqués dans d’autres pays du Maghreb, alimentent le sentiment d’injustice. Par ailleurs, le système de bourses serait réservé aux élèves français, écartant de fait de nombreux élèves algériens pourtant éligibles. Face à ces inégalités, les familles affirment ne recevoir que peu d’écoute de la part de l’administration du lycée, qui renvoie les doléances aux autorités diplomatiques françaises, accentuant ainsi la frustration et le sentiment d’exclusion des parents algériens.