Algérie –Les autorités espagnoles ont aidé un militant cubain du nom de Yunior Garcia à fuir son pays et à se rendre en Espagne, a confirmé, jeudi, Felix Bolanos, ministre espagnol de la Présidence, des Relations avec les Cortes et de la Mémoire démocratique.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision espagnole Onda Cero, Bolanos a fait savoir que l’Espagne avait facilité le voyage de Yunior Garcia en Espagne » en lui fournissant des documents « , mais a évité d’en dire plus sur le sujet. « Nous n’avons fait que contribuer à garantir que cette personne n’aurait pas de difficultés à Cuba », a-t-il déclaré.
Homme de théâtre et activiste, Garcia était l’un des principaux organisateurs des manifestations antigouvernementales censées avoir lieu lundi. Mais les autorités cubaines avaient interdit ces manifestations, affirmant que les organisateurs avaient des liens étroits avec le gouvernement américain.
Yunior Garcia a déclaré, dimanche, que quelque 200 policiers avaient encerclé la maison de ses beaux-parents où il se trouvait et avaient coupé son accès à Internet, comme ils l’avaient fait pour d’autres dissidents de premier plan. Certains militants ont également été arrêtés.
« Je ne m’étais pas préparé à ce que ce soit aussi difficile. Cela a changé ma vie. Quand vous pensez vraiment qu’ils peuvent assaillir votre maison à coups de pierres ou vous traîner, vous et les membres de votre famille, dans les escaliers, quand vous vivez des choses que je ne peux comparer qu’au fascisme, vous commencez à ressentir de la rage », a déclaré Garcia, mercredi, dans une interview sur YouTube avec le cinéaste Ian Padron.
« Je dois poursuivre ma mission, ramener la liberté chez moi »
Les manifestations ont été étouffées par l’isolement des militants et la forte présence policière dans les rues. Garcia a déclaré avoir décidé de quitter Cuba par ses propres moyens. Il avait auparavant sollicité un visa touristique pour l’Espagne en pensant qu’il serait arrêté.
« Quand j’ai vu qu’ils ne m’avaient pas arrêté, j’ai su que cela faisait partie de leur stratégie pour créer des soupçons, briser la confiance au sein de la communauté. Ils voulaient me garder chez moi, me couper l’accès à Internet et me réduire au silence. La seule façon pour moi d’éviter d’être réduit au silence était de m’échapper », a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs affirmé qu’il n’abandonnait pas le combat et qu’il ne demanderait pas l’asile en Espagne. « Je dois poursuivre ma mission, ramener la liberté chez moi », a-t-il ajouté.
Des manifestations d’une rare intensité ont éclaté en juillet dans le pays communiste. Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer la liberté et critiquer la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement.