Le secteur automobile en Algérie est en pleine transformation, avec une reprise des importations de véhicules neufs et une tentative de stimuler la production locale. Ces mesures ont pour objectif de répondre à une demande croissante tout en structurant un secteur en évolution.
Depuis janvier 2023, l’Algérie a recommencé à importer des véhicules neufs après une période d’interruption prolongée. Environ 227 232 véhicules devraient être introduits sur le marché national grâce à 24 agents agréés. Ce chiffre montre la nécessité de combler le retard accumulé ces dernières années et de répondre à une demande urgente des consommateurs.
Les autorités assurent que ce programme est régulé par des normes strictes en termes de qualité et de conformité. Ces importations permettent également de renouveler un parc automobile vieillissant, bien que leur volume puisse soulever des questions quant à leur impact sur la balance commerciale du pays.
Redémarrage de la fabrication sur le territoire national
En même temps, le gouvernement se concentre sur le développement de la production automobile nationale. Selon le ministre de l’Industrie Sifi Gharib, 36 projets ont été présentés via une plateforme en ligne pour obtenir l’approbation des autorités. Ces projets couvrent différents types de véhicules tels que des voitures, des utilitaires, des motos, des camions et d’autres engins spécialisés. Certains de ces projets ont déjà été approuvés, tandis que d’autres sont encore en attente de validation.
Ces initiatives font partie d’un ensemble de règles strictes visant à réglementer l’industrie et à encourager l’émergence d’une production compétitive. Cependant, la mise en œuvre effective de ces projets dépendra des investissements, des compétences techniques et des infrastructures déjà en place.
L’usine Kia à Batna devrait reprendre ses activités bientôt
L’usine Kia de Batna, qui était autrefois une entreprise privée et qui est maintenant sous contrôle public, fait partie des usines industrielles ciblées pour une reprise. Selon le ministre, il est possible que cette usine reprenne ses activités prochainement, bien que peu de détails sur les délais et les objectifs précis aient été communiqués.
Cette reprise fait partie d’une stratégie visant à utiliser les infrastructures existantes pour accélérer la reprise industrielle. Cependant, il y aura des défis techniques et organisationnels à surmonter pour assurer la viabilité du projet. Le gouvernement cherche à trouver un équilibre entre les besoins immédiats et les ambitions à long terme en combinant des importations à court terme et des projets industriels à long terme. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations tout en favorisant la création de valeur locale.
Cependant, il reste plusieurs défis à relever. Les projets industriels nécessiteront un environnement économique stable, des partenaires fiables et des mécanismes de suivi efficaces pour éviter les échecs du passé. De plus, il faudra assurer la compétitivité des véhicules produits localement pour rivaliser avec les modèles importés. La transformation du secteur automobile algérien est en cours, mais son succès dépendra de la capacité à concilier les importations et la production locale.
La route vers un secteur automobile solide semble encore pleine d’obstacles, avec des incertitudes économiques et des enjeux industriels complexes.