Dans un climat de tensions diplomatiques croissantes entre la France et l’Algérie, une délégation française, dirigée par Nicolas Lerner, le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’est rendue à Alger le 13 janvier 2025.
Cette visite vise à préserver le dialogue entre les deux nations malgré des désaccords profonds, des accusations récentes d’espionnage et une coopération sécuritaire suspendue depuis l’été 2023. Les relations entre Paris et Alger connaissent une période particulièrement tendue. Les tensions se sont amplifiées depuis qu’Emmanuel Macron a reconnu en juillet 2024 la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une décision vivement rejetée par Alger. La situation s’est encore détériorée avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en novembre et le refus de l’Algérie de reprendre un de ses ressortissants, connu sous le pseudonyme de Doualemn, expulsé par la France.
Par ailleurs, ce contexte tendu est exacerbé par les appels récents de plusieurs ministres français, notamment Gérald Darmanin et Gabriel Attal, à réexaminer les accords bilatéraux de 1968, qui encadrent notamment la mobilité et l’emploi des Algériens en France.
La DGSE en Algérie : un chemin vers l’apaisement ?
Malgré des tensions toujours présentes, le déplacement de la DGSE traduit une démarche visant à apaiser les relations et à adopter une approche pragmatique face à une relation bilatérale fragile. Le principal enjeu pour Paris et Alger sera de parvenir à un accord sur des dossiers complexes tout en évitant toute escalade susceptible de compromettre leurs intérêts communs, particulièrement en matière de sécurité.
La visite discrète de Nicolas Lerner à Alger illustre ainsi la volonté de Paris de maintenir un dialogue minimal sur des questions sensibles telles que la sécurité. D’après les informations du Figaro, l’avion transportant la délégation française a atterri à Alger le matin du 13 janvier avant de repartir quelques heures plus tard.
Les questions de sécurité
Malgré les tensions persistantes, la coopération en matière de sécurité demeure un enjeu clé pour les relations entre les deux pays. La France et l’Algérie partagent des préoccupations communes, en particulier dans la région du Sahel, où la lutte contre le terrorisme exige une étroite collaboration. Cependant, la suspension de cette coopération depuis l’été 2023 complique les efforts conjoints, soulignant ainsi l’importance symbolique de cette visite.
Celle-ci pourrait représenter une tentative d’éviter une rupture définitive dans un domaine où les intérêts des deux nations convergent. Bien qu’elle ne marque pas une reprise immédiate de la collaboration, cette démarche illustre la volonté de maintenir certains canaux de dialogue. À cet égard, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a récemment affirmé être « prêt à se rendre sur place » afin d’aborder progressivement les points de désaccord.