Découvrez les tenants et aboutissants de la restructuration controversée de Sonelgaz en Algérie. Notre enquête explore les décisions de M. Adjal, leurs implications sur l’entreprise et le secteur énergétique, mettant en lumière les défis et les préoccupations pour l’avenir de cette icône nationale.
Les Dessous du Démantèlement des Filiales de Sonelgaz : Une Enquête Approfondie
Une Histoire de Croissance et de Transformation
L’histoire de Sonelgaz est marquée par des transformations significatives depuis son passage d’Electricité et Gaz d’Algérie (EGA) à Sonelgaz en 1969. Cette transition a conféré à l’entreprise un monopole sur la production, le transport et la distribution d’électricité et de gaz, avec la mission d’accélérer l’électrification du pays. Au fil des ans, Sonelgaz s’est diversifiée, créant plusieurs filiales spécialisées en 1983, renforçant ainsi ses capacités opérationnelles.
La société a connu une expansion remarquable, passant de 700 000 clients en 1969 à plus de 14 millions aujourd’hui. Sonelgaz compte plus de 90 000 employés et possède une capacité installée de plus de 22 000 MW, affirmant sa position de leader dans le secteur énergétique en Algérie et dans la région. Des dirigeants tels que Boutarfa et Guitouni ont supervisé des périodes de transition majeures, consolidant Sonelgaz comme une entreprise énergétique d’envergure.
Les Défis de la Gestion
Cependant, la gestion de Sonelgaz n’a pas été sans controverses. Certains dirigeants, bien que charismatiques, ont conduit l’entreprise dans des périodes de léthargie et de précarité, affectant sa réputation et sa performance sur le marché énergétique. De plus, des périodes de privilèges personnels au détriment de l’entreprise ont été observées, compromettant son intégrité et sa mission en tant qu’entreprise citoyenne.
La Restructuration Actuelle : Promesse ou Péril?
La récente restructuration orchestrée par M. Adjal a été saluée comme une tentative de dynamiser l’énergie en réduisant le nombre de filiales de 34 à 11. Cette initiative vise à réduire les coûts opérationnels et à améliorer l’efficacité. Cependant, la démarche a soulevé des préoccupations quant à son exécution et à ses implications.
La décision impitoyable de licencier plus de 12 000 employés et de dissoudre plusieurs filiales a été perçue comme une approche trop hâtive. Bien que la réduction des coûts soit nécessaire, la manière dont cela a été réalisé soulève des interrogations quant à la préservation de l’identité fondamentale de Sonelgaz.
Parmi les filiales touchées, Inerga et Etterkib, qui ont démontré une expertise technique remarquable, ont été particulièrement affectées. Inerga, intégrée en 1984, a joué un rôle majeur dans le développement des infrastructures énergétiques, participant à la construction de centrales électriques majeures. Etterkib, avec sa réputation dans le montage et la maintenance d’installations industrielles, a également été liquidée.
Un Gâchis pour le Patrimoine Industriel Algérien
La décision de M. Adjal de démanteler des filiales dotées d’un fort potentiel technique, sans envisager d’alternatives viables telles que la privatisation, est qualifiée d’irresponsabilité économique. Alors que l’Algérie dépend d’entreprises étrangères pour ses projets énergétiques, la destruction de cet héritage de savoir-faire national semble tragiquement contre-productive.
Le mépris affiché pour les compétences et les succès d’entreprises nationales telles qu’Inerga et Etterkib révèle une approche destructrice. Au lieu de rationaliser, la démarche semble être une stratégie de démolition, compromettant l’excellence opérationnelle de Sonelgaz et mettant en péril les droits des travailleurs.
Questions Cruciales sur la Vision de M. Adjal
Les décisions de M. Adjal soulèvent des questions alarmantes quant à sa vision pour Sonelgaz. La stratégie adoptée, parsemée de décisions controversées, semble motivée par la volonté de se distancer de son prédécesseur, M. Boulakhras. Ce dernier avait adopté une approche plus inclusive et collaborative, initiée par la stratégie « Sonelgaz-Horizon 2035 », visant à forger une vision stratégique solide.
La gestion actuelle semble compromettre l’efficacité opérationnelle interne et la capacité de l’Algérie à capitaliser sur son potentiel industriel et énergétique pour un rayonnement international. Les décisions controversées ont conduit à des appels d’offres infructueux et à une carence d’entités locales qualifiées pour entreprendre des projets de grande ampleur.
Un Avenir en Péril ?
En conclusion, l’enquête sur le démantèlement des filiales de Sonelgaz révèle une situation complexe et préoccupante. Alors que la restructuration vise à dynamiser l’entreprise, la manière dont elle a été menée soulève des questions cruciales quant à son impact sur l’entreprise, les travailleurs et l’industrie énergétique algérienne dans son ensemble. La vision de M. Adjal pour Sonelgaz, marquée par des décisions controversées, pose des défis sérieux et soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’entreprise à prospérer dans un secteur en perpétuelle évolution. L’avenir de Sonelgaz semble actuellement en suspens, entouré d’incertitudes et de questionnements quant à la pérennité de l’héritage énergétique algérien.