Algérie-En fuite depuis à l’étranger depuis l’été 2019, le général Ghali Belkecir est recherché par là justice Algérienne. L’ancien commandant de la gendarmerie nationale avait joué un rôle clé dans les enquêtes anti-corruption lancées dans la foulée du déclenchement du Hirak en février 2019 et la démission du président Abdelaziz Bouteflika début avril de la même année.
Pour se mettre à l’abri et pouvoir voyager sans contraintes, le général Belkecir continue sa cavale. Il a acheté la citoyenneté d’un petit pays du Pacifique, selon un journal britannique.
Après plusieurs mois d’enquête, les journalistes du journal britannique ont pu établir que plus de 2.000 personnes « y compris des personnes recherchées » ont pu acheter la citoyenneté de ce petit pays du Pacifique, considéré par ailleurs comme un paradis fiscal.
Parmi elles, des fugitifs, des politiciens et des hommes d’affaires en disgrâce. L’Algérie n’est pas fortement représentée dans la liste, mais on y trouve une personnalité très connue : le général Ghali Belkecir, ancien commandant de la Gendarmerie nationale.
Belkecir a été nommé chef de la gendarmerie algérienne en juillet 2018 et il a été mis fin à ses fonctions en juillet 2019. Juste après, il s’est installé en Espagne avec sa femme, ancienne présidente de la Cour de Tipaza.
Une fuite discrète
Sa sortie du territoire national avait suscité des interrogations dans la presse mais ce n’est qu’en août 2020 que les poursuites le visant ont été confirmées avec l’émission d’un mandat d’arrêt international à son encontre par le tribunal militaire de Blida pour « haute trahison ».
Ce dernier, est accusé de « possession d’informations et de documents secrets pour les remettre à des agents d’un pays étranger ». D’autres mandats d’arrêt internationaux ont par la suite été lancés à son encontre par la justice algérienne.
The Guardian le présente comme « l’ancien chef controversé de la gendarmerie algérienne, la force militaire du pays en charge de l’application des lois, qui a quatre mandats d’arrêt à son encontre ».
Le décret de fin de fonction de sa femme, Fatiha Boukhers, a été publié cette semaine au dernier numéro du Journal officiel.
Fayez Al-Sarraj dans la liste
The Guardian révèle que le prix du passeport du Vanuatu s’élève à 130.000 euros. Son avantage est de permettre l’entrée sur le territoire de l’Union européenne et du Royaume-Uni sans visa.
L’octroi de la citoyenneté pour attirer des investissements n’est pas illégal, note The Guardian, mais les autorités du Vanuatu semblent peu regardants sur le passé de certaines personnalités qui en ont bénéficié.
Des personnalités protégées
Outre le général Belkecir, sous le coup d’un mandat de recherche de la justice algérienne, le journal cite « un homme d’affaires syrien avec des sanctions américaines contre ses entreprises, un homme politique nord-coréen présumé, un homme d’affaires italien accusé d’avoir extorqué le Vatican, un ancien membre d’un gang de motards australien notoire et des frères sud-africains accusés d’un vol de crypto-monnaie de 3,6 milliards de dollars ».
Autre surprise dans la liste: l’ancien chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Libye, soutenu par l’ONU, Fayez Al-Sarraj. Le journal britannique précise que lorsque les accords de cessez-le-feu libyens ont été rompus en janvier 2020, Sarraj a obtenu des passeports du Vanuatu pour lui et sa famille.