El Watan – Nous voilà encore une fois tenus à subir plutôt qu’à passer un été sans vacances. La pandémie, exacerbée cet été par un autre variant, a poussé les instances du pays à décréter un autre confinement. Un confinement qui s’étend même aux activités et aux loisirs.
Les plages sont fermées d’Est en Ouest. Les candidats aux vacances doivent ronger leur frein ou se mordre les doigts, c’est tout comme. Deuxième été consécutif pendant lequel la présence du coronavirus et les risques d’infection contraignent tout un chacun à se calfeutrer chez soi, à respecter la distanciation, à sacrifier le budget réservé aux vacances à d’autres achats ou à le garder au cas où. «La fermeture des frontières avec la Tunisie, nous la ressentons comme une terrible frustration. Du coup, les journées d›été nous semblent plus longues que de coutume», se lamente un féru des vacances. Il n’est pas le seul adepte des vacances d’été à se plaindre de la sorte. Mohamed, un enseignant universitaire, s’est préparé dès le mois de mars pour faire bénéficier sa famille d’un séjour au bord de la mer.
La situation sanitaire s’étant dégradée, il a résolu, la mort dans l’âme, d’annuler une réservation pour la ville de Mostaganem. Comment faire pour au moins rompre la monotonie des longues journées de juillet et d’août ? Il a enfin décidé de partir pour El Kala, même si les autorités y ont interdit les baignades en mer. «Certes sans bain de mer, les vacances sont ennuyeuses, mais que voulez-vous, le fait de changer de ville et de climat nous met un peu de baume au cœur et nous soustrait aux habitudes et routines coutumières», reconnaît-il. Or, la plupart des juilletistes et aoûtiens ont annulé tout projet de déplacement, nourrissant l’espoir de retrouver la sérénité d’antan avec la fin du «cauchemar covidien».
Adieu aux plaisirs
On a dit adieu aussi aux plaisirs de se retrouver au bord d’une piscine ou autour d’une table en plein air. Oui, avec le confinement qui impose un couvre-feu dès 20h, les crémeries et autres lieux de détente s’en sont trouvés interdits aux habitants. Les veillées ne sont pas seulement écourtées, mais résolument réduites à leur simple expression. À l’heure du couvre-feu, les fourgons de la police entament d’interminables tournées afin de chasser les récalcitrants parmi les jeunes qui ont pour habitude de hanter les cafés et les rares espaces publics pour se recréer ou prendre un bol d’air. D’autant que jamais été n’a connu une telle fournaise, étant vu que le thermomètre a pris l’ascenseur pour ne jamais descendre en deçà des 36 degrés. Dans la ville de Meskiana, qui ne dispose pas de lieux de détente, l’on vit le calvaire de la fournaise.
Les habitants, bien avant 10h, rentrent chez eux à cause du soleil brûlant qui risque de provoquer insolation et vertige. Dans les autres villes et villages de la wilaya d’Oum El Bouaghi, la situation est identique. Il est quasi impossible de se promener ou de s’attabler dans un café vu que la pandémie de la Covid perdure encore partout et en tout lieu. Le souhait de tous est de retrouver la vie de naguère, une vie empreinte de stabilité, de santé et de convivialité. «Maintenant, nous avons compris que tout ce qui importe c’est de mener une vie loin de toute turbulence et de problèmes sanitaires. Comme disaient les anciens, rien ne remplace la santé et la tranquillité d’esprit ( Essaha wel Hana», nous serine un vieil homme.