Le lynchage à mort d’un jeune volontaire de Miliani par une foule déchaînée ce mercredi 11 août à Larbâa Nath Irathen fait encore beaucoup parler.
Ce vendredi, le parti rassemblement pour la culture et la démocratie est monté au créneau et fustige un tel comportement inhumain. « Aucune raison, absolument aucune, ne peut justifier la mise à mort d’un homme », déclare d’emblée la cellule du parti dans un communiqué.
Poursuivant : « Le jeune Djamel Bensmail a été lynché à mort et brûlé en public par une bande de forcenés. Un crime exécrable qui a provoqué un traumatisme national »
Le RCD apporte son total soutien à la famille du défunt et pose certaines questions autour du lynchage de ce jeune homme.
Tout d’abord le RCD a du mal à digérer la réaction du parquet concernant cette affaire qui a décidé d’ouvrir une enquête qui n’est à son goût.
Le contenu du communiqué du procureur pose problème
« L’annonce de l’ouverture d’une enquête est une décision attendue. Cependant, le contenu du communiqué du procureur de la République près le tribunal de Larbaâ Nath Irathen pose problème ; il entérine des faits non avérés et disculpe les services de sécurité de toute responsabilité, ce qui est une aberration à ce stade de l’enquête », déplore le parti.
Par ailleurs, le RCD est revenu sur le climat qui régnait dans la wilaya avant la tragédie. « Des jours durant et plus particulièrement la matinée du jour du drame, des rumeurs colportées à grande échelle faisaient état de la présence de voitures sans immatriculations qui sillonnent les routes transportant des équipes d’incendiaires. Le climat de tension que suscitent ces intenses rumeurs ne pouvait échapper aux services de sécurité », renseigne toujours le communiqué.
Moults questions qui ne peuvent être élucidées
Le RCD, dans le même sillage a fracassé les autorités dans leur attitude les accusant de ne pas calmer les esprits au moment opportun. « Alors que le phénomène des méga feux, conséquence d’une aggravation des phénomènes climatiques, ne cesse de redoubler d’intensité dans les pays du pourtour méditerranéen, en Algérie, les officiels et à leur tête le chef de l’État, comme pour ajouter de l’huile sur le feu, mettent en avant l’existence de bandes criminelles qui voudraient, par ces actes, déstabiliser le pays. Une thèse qui donne du crédit aux folles rumeurs citées plus haut « .
Le RCD, en posant ces questions pense que nombreuses d’entre elles, ne peuvent être élucidées.
Ces questions sont :
« Comment l’afflux de citoyens de toutes les régions du pays vers la ville de Larbaâ Nath Irathen n’a pas été suivi d’un renfort des services de sécurité pour prévenir des débordements ou des actes malveillants somme toute prévisibles ? »
« Qui a désigné Djamel et ses camarades comme suspects ? La police ou des individus non identifiés. ? Il n’y avait pourtant pas de flagrant délit. »
« Pourquoi devant la foule hystérisée qui grossissait au fur et à mesure du déplacement du fourgon de police transportant les présumés coupables, la police n’a pas jugé utile de mettre à l’abri les présumés suspects et a choisi de se diriger tout droit vers l’étroite place du siège de la sûreté urbaine. »
Ou encore : « Pourquoi la police n’a pas usé de tous les moyens y compris des tirs de sommation pour disperser la foule devant l’imminence du danger ? »