Algérie-Le journaliste marocain, Omar Radi, risque gros. En effet, condamné en première instance à l’issu de son procès à 6 ans de prison ferme, il avait interjetté appel. Mais, le parquet marocain a requis une peine maximale de 10 ans de prison, plus lourde que la peine initialement prononcée contre sa personne.
Peut-on dire que la liberté d’expression est entrain de subir un énorme coup dur en Afrique du Nord ? La réponse n’est peut être pas loin à trouver puisque le journaliste, Omar Radi, est la preuve de cet acharnement judiciaire.
Selon les faits dont il reproché, rappelons que Omar Radi est placé en détention provisoire depuis le mois de juillet 2020. Âgé de 35 ans, Il est poursuivi dans 2 affaires ; la permière est liée à l’espionnage, où il est accusé d’« atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et d’avoir reçu des « financements étrangers » en lien avec « des services de renseignement ».
Les accusations d’espionnage et de viol retenus contre lui
Lors de son procès en appel, le ministère public « réclame la peine maximale contre l’accusé au regard des éléments à charge », a indiqué son représentant devant la cour d’appel de Casablanca. Selon le procureur, Omar Radi a rencontré des représentants diplomatiques néerlandais – présentés par le parquet comme des « officiers de renseignement », ce qui, à ses yeux, « prouve la culpabilité » du journaliste. Omar Radi, de son côté, a réfuté ces allégations. Le journaliste est également accusé d’avoir « fourni des informations de l’ordre de l’espionnage » à deux sociétés de conseil économique britanniques.
Omar Radi a affirmé avoir réalisé « des audits de vérification » pour ces deux cabinets britanniques, mais il a assuré n’avoir fait que son travail de journaliste en s’appuyant sur des données ouvertes au public. Quant à l’accusation d’avoir reçu un financement étranger, le journaliste a explique qu’il s’agit d’une bourse que lui a octroyée la fondation philanthropique « Bertha », basée à Genève. Le journaliste est aussi poursuivi dans une autre affaire. Une ex-collègue du journaliste a réaffirmé avoir été « victime de viol » durant son audition tenue à huis clos. Quant à Omar Radi, il a expliqué qu’il s’agit de « relations librement consenties ». Les avocats du journaliste ont indiqué que cette double affaire « est dénuée de faits incriminants » et ont réclamé que le journaliste soit « innocenté ».
Il faut dire que les société civile et plusieurs ONG ont dénoncé ce procès pour atteinte à la liberté d’expression des journalistes, considérant ce procès comme une vengeance des autorités marocaine après un rapport d’Amnesty International. D’autres militants et défenseurs des droits de l’Homme affirment qu’il s’agit d’une « violation des droits humains » et une « atteinte à la liberté d’expression » au Maroc.