En France, on observe une augmentation significative des ordres de quitter le territoire français OQTF, affectant en particulier des jeunes étrangers qui semblaient pourtant bien intégrés dans la société. Ces jeunes, souvent accompagnés par des associations depuis leur enfance, se voient soudainement exposés à des procédures d’expulsion, bien qu’ils soient engagés professionnellement, dans des études ou des formations.
Récemment, une dizaine de ces jeunes de la région de la Marne ont été destinataires d’une OQTF. Malgré leurs efforts pour s’insérer sur le marché du travail, poursuivre des études ou obtenir des qualifications, ils se trouvent maintenant dans une position instable. Certains, par exemple, occupaient des postes en CDI ou étaient en apprentissage, mais doivent désormais envisager de quitter le pays sans perspectives claires pour leur futur. Les récentes réformes en matière de droit d’asile et d’immigration, incluant la loi asile-immigration de janvier 2024 et la circulaire du ministre de l’Intérieur de janvier 2025, ont renforcé les critères d’expulsion.
Ces changements ont entraîné une augmentation des OQTF, suscitant des préoccupations sur la gestion des politiques d’immigration en France, particulièrement en ce qui concerne les jeunes étrangers qui participent activement à la vie professionnelle ou académique du pays.
Le trajet suivi par de jeunes étrangers faisant l’objet d’une OQTF

De nombreuses personnes jeunes sont impactées par ces décisions, y compris un employé en contrat à durée indéterminée qui, après avoir travaillé plusieurs années au sein d’une société, se retrouve désormais sans emploi ni garantie de sécurité, car l’OQTF rend son travail illégal. Dans un cas similaire, D., un jeune possédant deux certificats d’aptitude professionnelle en cuisine, se voit interdire l’exercice de son métier malgré un engagement professionnel continu et un parcours exemplaire.
Ces exemples mettent en lumière le contraste entre la volonté d’intégration de ces jeunes et les mesures administratives qui les mettent en risque d’expulsion. Plusieurs jeunes, qu’ils soient en formation ou déjà établis dans des secteurs essentiels, sont ainsi en danger de perdre leur moyen de subsistance et leur avenir.
Les initiatives des organisations en réaction à la conjoncture actuelle
Face à l’augmentation des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), diverses associations locales se sont activées pour aider ces jeunes. Des groupes tels que le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), la Ligue des Droits de l’Homme, et Le Vert Solidaire ont initié des campagnes pour critiquer ces mesures et réclamer leur révocation.
Ces organisations ont, entre autres, mis en place une pétition en ligne pour la régularisation des jeunes sans papiers et ont organisé des manifestations pour montrer leur soutien. Ces initiatives cherchent à sensibiliser le public aux impacts négatifs des OQTF sur la vie de ces jeunes, incluant la perte potentielle de leur emploi, de leur logement et de leurs opportunités éducatives.