Dans un rebondissement inattendu, le gouvernement malien vient de déposer une plainte contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de Justice. Cette décision intervient près de cinq mois après l’incident d’un drone malien abattu par l’ANP près de Tin Zaouatine. Cela amène à se demander quelles motivations poussent la junte militaire malienne à privilégier une solution judiciaire à une crise diplomatique.
Incident du drone et répercussions diplomatiques
Tout a démarré la nuit du 31 mars au 1er avril lorsque des forces algériennes ont annoncé la destruction d’un drone malien, affirmant que celui-ci avait pénétré de deux kilomètres dans leur espace aérien. Le Mali a vivement réagi, accusant l’Algérie d’actes prémédités et même de collusion avec des groupes terroristes. Cette situation a conduit à un climat de tensions, y compris le rappel d’ambassadeurs et la fermeture des espaces aériens, exacerbant une crise déjà envenimée par des incidents similaires en août et décembre 2024.
Influences extérieures et enjeux géopolitiques
Au-delà des tensions bilatérales, certains observateurs estiment que des acteurs externes pourraient accentuer cette crise. Le Maroc, par exemple, aurait renforcé sa présence auprès de la junte malienne, cherchant à affaiblir l’influence de l’Algérie dans la région du Sahel. Ce rapprochement inclut des visites diplomatiques et des projets économiques ambitieux, quoique peu crédibles selon certains analystes. Pour le Mali, porter l’affaire devant la CIJ pourrait être une tentative d’écarter l’Algérie du rôle de médiateur dans le conflit sahelien, mais cela pourrait également complexifier une situation déjà instable.
En conclusion, en choisissant la voie judiciaire, le Mali engage une rupture potentiellement durable avec l’Algérie, compliquant les perspectives de stabilité pour l’ensemble de la région.