En Afrique, en particulier au Sahel, la France fait face à une dégradation de son image. Cette tendance s’observe également à travers l’évolution de la relation France-Afrique. Au Mali, cette détérioration est particulièrement palpable, où la France a perdu son influence au cours de l’année passée. Ses troupes ont été expulsées du pays, et les relations diplomatiques se sont détériorées. Sur le plan symbolique, la France subit également un revers, avec l’adoption d’une nouvelle constitution malienne le 23 juin.
Cette nouvelle constitution reflète indirectement une attitude de moins en moins favorable envers la France. Elle témoigne aussi d’un retour aux racines culturelles profondes du Mali. En effet, cette constitution rétrograde la langue française, qui était précédemment la langue officielle, au statut de langue de travail. De plus, elle consacre les 13 langues nationales du pays en tant que langues nationales et officielles.
L’article 31 de cette constitution stipule que les langues nationales sont désormais les langues officielles du Mali, tandis que le français devient la langue de travail. Cependant, l’État peut choisir une autre langue comme langue de travail. Cette constitution consacre également tamasaqt (tamasheq) en tant que langue officielle, faisant du Mali le troisième pays, après l’Algérie et le Maroc, à reconnaître cette langue amazighe.
Cependant, des questions subsistent quant à la mise en œuvre de l’enseignement de ces langues locales et leur intégration dans l’administration. Il reste à déterminer si cette évolution est principalement symbolique ou si elle reflète une véritable volonté de promouvoir la culture locale avec toutes ses diversités linguistiques.
Par ailleurs, cette nouvelle constitution introduit le concept de laïcité, qui vise à promouvoir le vivre-ensemble basé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle, tout en garantissant le respect de toutes les religions, des croyances, la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le cadre de la loi. Cette disposition marque un pas important vers la garantie des libertés individuelles au Mali.