La crise économique mondiale a fait des heureux, surtout ceux qui ont quelque chose à vendre au monde. L’Algérie, très courue en ce moment pour son gaz et son pétrole, fait partie des grands gagnants de cette flambée planétaire des matières premières. Au point que le Fonds monétaire international (FMI) a refait ses calculs pour la croissance de l’économie algérienne pour cette année : Ce sera finalement 2,4% à la place du 1,9% prévu initialement.
La dernière prévision du FMI remonte à octobre dernier, donc bien avant le cataclysme en Ukraine et ses contrecoups sur les marchés mondiaux. L’Algérie est depuis dans les petits papiers des acheteurs de pétrole et de gaz, notamment les Européens qui se bousculent au portillon. Et comme les hydrocarbures se payent plus cher que ces dernières années, les coffres de l’Algérie gonflent à vue d’oeil…
Autre bonne nouvelle pour Alger : le bond en avant spectaculaire des transactions courantes, il devrait s’établir à +2,9% du PIB (contre -5,5% prédit en octobre dernier), ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années. Toutefois cela devrait se calmer en 2023, à-0,2% du PIB. A noter que le solde des transactions courantes affichait -2,8% du PIB en 2021, selon le rapport, alors que le FMI le situait à -7,6% du PIB.
La lutte contre le chômage, une des priorités du président algérien, devrait également bénéficier de cette embellie. Le FMI est d’avis que le nombre des sans emplois va sensiblement baisser en Algérie dans les prochaines années. L’institution internationale table sur un taux de chômage de 11,1% cette année et 9,8% en 2023, alors qu’il a atteint 13,4% en 2021, toujours selon le FMI.
Mais la manne pétrolière n’est pas le seul facteur de sursaut de l’économie algérienne, il y a aussi l’activité agricole, dopée par une pluviométrie beaucoup plus clémente après la sécheresse de 2021.
Afin de profiter de cette dynamique, le FMI recommande aux autorités algériennes d’élaborer «soigneusement» les politiques économiques en fonction de la conjoncture internationale pour bien maîtriser les incertitudes, protéger la stabilité macroéconomique et accompagner la relance en s’occupant des plus démunis avec pour boussole la sécurité alimentaire et énergétique.