Le tribunal administratif de Bastia suspend l’arrêté anti-burkini de la commune de Lecci, rappelant l’importance des libertés fondamentales en France, malgré les justifications du maire sur la sécurité et l’ordre public.
L’arrêté anti-burkini de Lecci suspendu par la justice
En France, le tribunal administratif de Bastia a conclu que l’arrêté de Lecci constituait une atteinte grave et illégale à trois libertés fondamentales : la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. En conséquence, la commune a été enjointe de verser 1 500 € à la Ligue des droits de l’Homme.
Pour rappel, le maire de la commune de Lecci, située en Corse-du-Sud, a pris un arrêté controversé interdisant l’accès aux plages à toute personne portant une tenue « non respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » Bien que cet arrêté ne cible pas explicitement une religion, les références aux « attentats terroristes » et au « climat de tension internationale » laissent penser qu’il vise particulièrement les femmes portant le burkini, un maillot de bain islamique.
La légalité de l’arrêté remise en question
Cette décision municipale a rapidement suscité des réactions, notamment de la part de la Ligue des droits de l’Homme de Corse, qui a saisi la justice pour contester l’arrêté. Le tribunal administratif de Bastia a donc examiné l’affaire et, le 19 août, a décidé de suspendre l’arrêté en question. Dans son jugement, le tribunal a souligné l’absence de troubles à l’ordre public pour justifier une telle interdiction. Il a également noté que la commune n’avait fourni aucune preuve démontrant que le port du burkini pourrait poser un risque pour l’hygiène ou la sécurité des usagers des plages.
Cette décision marque une réaffirmation des principes de liberté en France, rappelant que les considérations de sécurité publique ne peuvent justifier des atteintes disproportionnées aux droits fondamentaux. Le débat autour du burkini, symbole controversé du multiculturalisme, continue de susciter des tensions, mais la justice veille à ce que les libertés individuelles restent protégées.