L’Algérie cesse d’importer du blé français, en pleine tension diplomatique avec Paris, pour diversifier ses fournisseurs et garantir sa souveraineté alimentaire.
L’Algérie cesse ses importations de blé français
L’Algérie a récemment pris une décision majeure en arrêtant ses importations de blé français, un changement qui reflète un tournant dans la stratégie commerciale du pays. Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Alger et Paris, et semble indiquer une volonté de diversifier les sources d’approvisionnement pour renforcer la souveraineté alimentaire de l’Algérie.
Lors de la dernière commande internationale, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acquis entre 510 000 et 570 000 tonnes de blé à environ 262,20 dollars la tonne, frais de transport inclus. Fait inédit, aucun fournisseur français n’a été retenu, une première dans l’histoire des échanges commerciaux entre les deux pays.
Vers une diversification des fournisseurs
Historiquement, la France occupait une position privilégiée sur le marché algérien, grâce à sa proximité géographique et aux liens commerciaux anciens. Cependant, cette rupture pourrait marquer une volonté du plus grand pays de l’Afrique de repenser ses relations économiques et de mieux répondre à ses intérêts stratégiques. En se tournant vers d’autres fournisseurs, l’Algérie cherche à obtenir des prix plus compétitifs et à diminuer sa dépendance vis-à-vis de la France.
Ce choix est également lié à la nécessité de s’adapter aux fluctuations du marché mondial et d’élargir les options d’approvisionnement. En diversifiant ses sources, l’Algérie renforce sa résilience face aux incertitudes géopolitiques et économiques, tout en équilibrant ses relations avec différents partenaires commerciaux.
Un contexte diplomatique tendu entre Alger et Paris
Ce changement commercial intervient alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une période de tensions accrues. Les désaccords sur des questions politiques sensibles, notamment le Sahara occidental, ont contribué à détériorer les relations bilatérales. En juillet 2024, le soutien de la France à un plan d’autonomie pour cette région a provoqué une vive réaction d’Alger.
La décision du pays de Tebboune de stopper ses importations de blé français marque un tournant dans sa politique commerciale. En diversifiant ses fournisseurs, le pays cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire et à établir des relations économiques plus équilibrées. Dans ce contexte de tensions diplomatiques, cette rupture pourrait également avoir des répercussions sur les exportateurs français, qui risquent de perdre un marché clé.