L’annonce a fait l’effet d’une bombe ce lundi 14 juin dans le milieu de la presse. En effet, les autorités algériennes ont décidé de retirer l’accréditation de la chaîne internationale France 24. Cette décision de l’État intervient dans un contexte marqué par le fort taux d’abstention enregistré lors de la récente élection législative qui s’est tenue le samedi 12 juin dernier. France24 avait largement couvert ce scrutin présidentiel n’hésitant pas à donner la voix à des citoyens qui n’attendait rien de cette consultation électorale.
Vives condamnations
Entre griefs reprochés au média d’information français, les autorités algériennes ont argué le non-respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation ainsi qu’une agressivité avérée à l’égard de l’Algérie. Divers regroupements et associations de liberté de la presse se sont offusqués de cette décision prise par les autorités algériennes. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a vivement condamné cette décision qu’elle qualifie de très inquiétante.
Pour sa part, Reporters Sans Frontières (RSF) estime que la sanction visant France24 est totalement disproportionnée. « La sévérité et du caractère arbitraire de cette mesure qui, sans nul doute, aura un effet dissuasif sur d’autres médias internationaux » a laissé entendre l’organisation. De plus, il faut savoir que RSF a classé l’Algérie 146e sur 180 pays en ce qui concerne le classement mondial de la liberté de la presse.
Cela fait plusieurs mois que France24 couvre les différents remous sociaux en Algérie et la chaîne a indiqué qu’elle est soucieuse du traitement professionnel de l’information. « Notre couverture de l’actualité algérienne se fait dans la transparence, l’indépendance et l’honnêteté »a récemment indiqué la chaîne d’information.La diplomatie française a également regretté la décision prise par l’Algérie estimant que la liberté d’informer est un droit fondamental.