L’Algérie fait face à un défi particulier en ce qui concerne les transferts de fonds de sa diaspora. Malgré une importante communauté d’expatriés, principalement en France, l’Algérie reçoit significativement moins d’argent de ses citoyens à l’étranger par rapport à d’autres pays d’Afrique du Nord, tels que l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.
Selon les données de la Banque mondiale, en 2022, les Égyptiens expatriés ont envoyé plus de 31 milliards de dollars vers leur pays, les Marocains ont contribué pour 11 milliards, tandis que les Tunisiens ont envoyé plus de trois milliards de dollars. En comparaison, les transferts vers l’Algérie, y compris les pensions de retraite, se sont élevés à seulement 2 milliards de dollars en 2022.
Le chercheur en sociologie Mohamed Saïd Musette a suggéré que l’Algérie ne semble pas attirer sa diaspora aussi efficacement que les autres pays d’Afrique du Nord. Cependant, ces chiffres ne tiennent compte que des transferts officiels, effectués par l’intermédiaire de circuits bancaires, laissant de côté les transferts informels, tels que le système de « hawala » qui est couramment utilisé par les expatriés algériens.
Le double taux de change en Algérie, où le taux officiel et le taux parallèle diffèrent considérablement, incite de nombreux Algériens à éviter les circuits bancaires officiels pour leurs transferts. Par exemple, le taux de change officiel est d’environ 144 dinars pour un euro, tandis que sur le marché parallèle, un euro vaut environ 230 dinars. Cette différence substantielle incite les expatriés à rechercher des moyens alternatifs pour transférer de l’argent.
Le double taux de change est également lié à des pratiques préjudiciables, telles que la surfacturation et la sous-facturation dans les transactions d’import-export, ce qui nuit à l’économie algérienne. Il est impératif de résoudre ce problème pour attirer davantage de fonds de la diaspora et promouvoir une économie plus saine.
Les économistes ont depuis longtemps souligné les effets négatifs du double taux de change sur l’économie du pays, et des mesures pour résoudre ce problème pourraient être cruciales pour stimuler les transferts des expatriés en Algérie.