Et si l’Algérie était en train de devenir un acteur majeur dans le domaine de la santé en Afrique ? C’est désormais une ambition affichée : le pays s’engage activement dans la recherche et la production locale de vaccins. Une décision stratégique qui pourrait transformer son système de santé et faire de l’Algérie un pôle scientifique régional. Alors, pourquoi ce virage ? Quels sont les enjeux et les avantages d’une telle politique ? On vous explique tout dans cet article.
Un tournant stratégique pour la souveraineté sanitaire
La pandémie de COVID-19 a laissé des traces partout dans le monde – et l’Algérie n’y a pas échappé. Le choc a été un électrochoc : dépendre exclusivement de l’importation de médicaments et de vaccins rend les pays vulnérables. C’est pourquoi de nombreux États, dont l’Algérie, ont repensé leur stratégie en matière de santé publique.
Produire ses propres vaccins, c’est bien plus qu’un projet technique. C’est une avancée vers la souveraineté sanitaire. En d’autres termes, cela signifie que le pays pourra répondre plus rapidement à des crises sanitaires, éviter les retards d’importation et surtout, économiser de précieuses ressources.
Mais concrètement, que fait l’Algérie ?
Le gouvernement ne s’est pas contenté de simples déclarations d’intention. Plusieurs étapes décisives ont déjà été franchies pour poser les bases solides de cette ambition. L’Algérie a décidé de ne pas faire cavalier seul. Elle a noué des partenariats de coopération avec plusieurs pays ayant une expertise reconnue en matière de production pharmaceutique et de biotechnologie.
- La Chine : déjà partenaire dans la fabrication du vaccin Sinovac, elle apporte son savoir-faire et sa technologie.
- La Russie : avec le vaccin Spoutnik V, un exemple concret de transfert de technologie vers l’Algérie.
- Cuba : reconnue pour son expertise dans les vaccins, y compris contre certains cancers.
Grâce à ces collaborations, l’Algérie acquiert une expérience précieuse, tout en formant ses propres équipes d’experts.
La création d’un pôle vaccinal national
Un autre grand pas, c’est l’installation d’un complexe dédié à la production de vaccins. Situé dans la région de Constantine, ce centre regroupe à la fois des laboratoires de recherche, des unités de production, et des espaces de formation pour les professionnels du secteur.
Ce pôle vise à produire plusieurs types de vaccins essentiels tels que :
- le vaccin contre la COVID-19
- le vaccin antigrippal
- le vaccin contre l’hépatite B
- des vaccins pédiatriques utilisés dans les campagnes de vaccination infantile
À moyen terme, l’objectif est que l’Algérie puisse couvrir 70 à 80 % de ses besoins en vaccins et même exporter vers les pays voisins.
Pourquoi cet investissement est une bonne nouvelle pour tout le monde
On pourrait se demander : pourquoi investir autant dans la recherche et la fabrication de vaccins alors que d’autres priorités peuvent exister ? En réalité, cet engagement présente de nombreux avantages, à court et à long terme – tant pour les citoyens que pour le système de santé dans son ensemble.
Pour les citoyens : une santé plus accessible
En produisant localement, les coûts liés au transport, aux droits de douane et à l’importation diminuent. Résultat ? Des vaccins plus accessibles financièrement, distribués plus rapidement, et une meilleure couverture médicale pour tous.
Pour l’économie : un moteur de croissance
La recherche médicale et pharmaceutique peut créer des milliers d’emplois qualifiés, dynamiser les universités et encourager l’innovation. En misant sur ce secteur, l’Algérie diversifie aussi son économie, encore très dépendante des hydrocarbures.
Pour la région : une puissance de soutien
Produire localement, c’est aussi pouvoir aider les pays voisins. Quand une crise sanitaire éclate, les pays du Maghreb ou du Sahel pourraient compter sur une production algérienne solide pour ne pas être coupés de l’accès aux traitements.
Des défis à relever, mais une vision claire
Bien sûr, ce projet n’est pas sans défis. Mettre en place une telle industrie demande :
- des investissements lourds
- du personnel hautement qualifié
- des normes sanitaires strictes
- une coordination entre recherche, production et distribution
Mais avec l’engagement politique affiché, l’appui des partenaires internationaux et la volonté de bâtir une infrastructure durable, l’Algérie semble sur la bonne voie.
Une inspiration pour l’Afrique et au-delà ?
Ce qui se passe en Algérie pourrait être un exemple à suivre par d’autres pays africains. Il est encore trop tôt pour tirer des bilans définitifs, mais l’initiative est clairement ambitieuse. Et parfois, une ambition bien pensée est exactement ce dont un pays a besoin pour aller plus loin.
Imaginez un instant une Afrique du Nord unie autour de la recherche médicale, où les échanges de compétences, de produits et de bonnes pratiques permettent à l’ensemble de la région de mieux faire face aux maladies. Ce scénario vous paraît utopique ? L’Algérie commence déjà à en construire les prémices.