Le journal américain, The Washington Post, a dressé la liste de plusieurs pays africains qui pourraient tirer profit de la guerre en Ukraine. L’Algérie y est.
Avec les effets engendrés par la guerre russo-ukrainienne, le continent africain, acteur moyen sur le marché mondial de l’énergie, est devenu en même temps que l’Asie et l’Amérique, le centre d’intérêt de plusieurs cadors européens en quête d’énergie. Dans sa dernière édition, le quotidien indique que le conflit en Ukraine et celui entre les russes et l’UE est entrain de redessiner le marché mondial de l’énergie. L’Afrique entre donc progressivement dans la danse.
En témoigne la visite du Premier ministre italien en Afrique pour la signature d’un accord pour augmenter les importations en gaz naturel. Les pays européens importent également le gaz du Qatar et des États-Unis d’Amérique (USA) à des prix très onéreux rapporte The Washington Post.
En effet, Moscou exige désormais aux pays européens de payer les importations en roubles. Ce qui autrefois se faisait en euro. Ce qui a conduit des pays comme l’Allemagne et l’Italie à chercher d’autres alternatives.
Notons que l’Algérie est le troisième fournisseur de gaz naturel pour l’Europe derrière la Russie et la Norvège, et devant le Qatar, selon les chiffres d’Eurostat. La Sonatrach, géant pétrolier public algérien, avait par ailleurs annoncé vouloir investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage du gaz.
« L’Algérie a tout intérêt à se positionner sur le marché international du gaz en tant que producteur et exportateur stable et fiable qui peut répondre à certaines attentes de l’UE et incarner une solution à plus long terme. Toutefois, sa capacité d’exportation n’est pas extensible, et il est actuellement très difficile voire même impossible pour l’Algérie de pallier seule le gaz russe, en cas d’aggravation de la crise et de vide laissé par Moscou. » confiait Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève (Suisse).
Pour rappel, l’Angola, le Mozambique, le Nigeria, la Tanzanie, l’Égypte, la Libye, la Guinée équatoriale, disposant d’énormes potentialités énergétiques, pourraient aussi être les grands fournisseurs de l’Europe en gaz.
Selon les prévisions, l’Afrique subsaharienne produira près de 175 milliards de mètres cubes par an (mmc/an) de gaz naturel d’ici 2040. De leur côté, les États-Unis, forts de l’essor du gaz de schiste, produiront plus avec 240 mmc/an.