Plusieurs critiques ont émergé quant au vote de l’Algérie sur la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant la situation après-guerre à Gaza. Ces critiques semblent provenir d’un même mouvement politique transnational, ce qui soulève des questions sur les intentions politiques derrière cette protestation coordonnée.
La résolution 2803, soutenue par le président Donald Trump, a été adoptée par 13 membres, y compris l’Algérie et le Pakistan, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues. Certains accusent l’Algérie d’avoir abandonné la cause palestinienne. Pourtant, ce choix a été clairement expliqué par Amar Bendjama, représentant algérien à l’ONU, et Ahmed Attaf, chef de la diplomatie algérienne.
Principaux arguments de l’Algérie
Lors d’une conférence de presse, Ahmed Attaf a mis en avant trois points essentiels : la résolution se concentre exclusivement sur la gestion post-conflit à Gaza plutôt que sur la question palestinienne dans son ensemble ; il y a une urgence à garantir un cessez-le-feu durable et à fournir une aide humanitaire ; et enfin, le plan américain a reçu l’approbation de l’autorité palestinienne et du monde arabe et musulman durant le sommet de Charm el-Cheikh en octobre.
En adoptant cette position, l’Algérie n’a pas tourné le dos à la Palestine. Elle a, au contraire, utilisé son siège temporaire au Conseil de sécurité pour défendre la cause palestinienne, même lorsque d’autres nations arabes renforçaient leurs liens avec Israël.
Le Hamas palestinien a, par ailleurs, accepté les conditions du cessez-le-feu, y compris la libération des otages israéliens, sous la pression de médiateurs tels que le Qatar, l’Égypte et la Turquie, sans garanties concrètes. Le Hamas a exprimé son accord avec le plan de paix américain dans un communiqué officiel.
Critiquer l’Algérie, ignorer d’autres acteurs
Ceux qui critiquent aujourd’hui ont gardé le silence lors de la présentation du plan, de la signature des accords par le Hamas, et lors du sommet de Charm El Cheikh. Leur critique semble moins concerner le contenu même du plan en vingt points de Trump, mais plutôt être déclenchée par le changement de position du Hamas. De plus, ces critiques proviennent de sympathisants du mouvement des Frères musulmans, auquel le Hamas est affilié. Il est surprenant qu’ils épargnent le Qatar, qui a joué un rôle clé dans les pourparlers de paix. Leurs critiques semblent motivées par des considérations politiques internes et des alliances internationales à préserver.
Enfin, même s’ils sont sincères, ces critiques manquent de réalisme, compte tenu de la complexité de la question palestinienne et des limites de l’ONU où les Palestiniens ne bénéficient pas d’un rapport de force favorable. Conformément à ses principes, la diplomatie algérienne a apporté son soutien à la résolution tout en veillant à ne pas compromettre une solution pacifique et équitable au conflit israélo-palestinien.
L’Algérie, ainsi que tout le monde arabo-musulman et État de Palestine, considèrent que le projet américain comporte plusieurs points positifs, bien qu’imparfait, qui pourraient apporter une paix et une aide humanitaire indispensables à Gaza sans nuire aux fondements d’une résolution durable du conflit. Ahmed Attaf a souligné que l’Algérie ne peut dévier de sa solidarité avec ses frères palestiniens et du consensus arabo-islamique.