Maghrebactu-La compagnie Royal Air Maroc (RAM) mouillée dans un scandale qui risque de faire couler beaucoup d’encre. En effet, selon les informations de Hespress, elle est accusée de ne pas respecter ses engagements à l’égard de 105 jeunes pilotes qui se sont retrouvés au chômage et endettés à plus d’un million de dirhams chacun.
D’après Hespress, la RAM utilise aujourd’hui la détresse de ces pilotes, employant des moyens sournois pour leur proposer un nouveau contrat controversé et peu avantageux. Face au refus des concernés, la compagnie a lancé une procédure judiciaire contre eux.
L’affaire commence lorsque 105 pilotes marocains cadets, c’est-à-dire ayant terminé leurs études et n’ayant pas encore dépassé le seuil des 270 heures de vol nécessaires pour être déclarés co-pilotes) répartis sur 3 promotions. Ils ont répondu à un appel d’offres de la Royal Air Maroc pour le recrutement de futurs pilotes. Ces jeunes pilotes ont alors souscrit des crédits bancaires pour payer leurs études en France (120.000 euros soit plus d’1 million 200.000 dirhams). Cet emprunt devait être remboursé, sur une période de 10 ans, par un prélèvement mensuel sur le salaire que la RAM allait leur verser. Aujourd’hui, la RAM, pourtant garante de ces pilotes stagiaires, cherche à se soustraire à ses responsabilités laissant ces jeunes hommes acculés par les banques, selon la même source.
Depuis 2010 et la fermeture de l’École nationale des pilotes en ligne (ENPL), la RAM a choisi l’École nationale de l’aviation civile (ENAC) de Toulouse en France, comme établissement pour former ses futurs pilotes. Ainsi, depuis plus de 10 ans, toutes les promotions issues de cet établissement ont été soumises au même contrat, y compris les pilotes cadets concernés par le présent scandale.
La RAM a envoyé des huissiers de justice à quelques pilotes et d’autres suivront
Mais selon Hespress, c’est l’avènement de la pandémie du covid-19 qui a obligé la compagnie marocaine à rationaliser ses finances. La compagnie aérienne a ainsi étendu sa politique d’austérité en suspendant le salaire de ces 105 pilotes depuis plus de 2 ans, les laissant dans le désarroi le plus complet. Vendredi, un nouveau rebondissement est venu obscurcir le quotidien de ces jeunes. La RAM a envoyé des huissiers de justice à quelques pilotes et d’autres suivront.
La compagnie demande ainsi le remboursement pur et simple, dans un délai de 15 jours, de l’intégralité des prêts conscrits par les stagiaires pour lesquels elle est garante, jugeant qu’ils n’ont pas honoré les traites bancaires.