La police algérienne a utilisé ce samedi 22 mai à Akbou dans la wilaya de Béjaia des Taser X-26 pour disperser violemment des manifestants pacifiques qui tentaient d’organiser une marche dans les rues pour dénoncer la classification du MAK comme étant une organisation terroriste.
Des images prises par des témoins oculaires et recoupées par des observateurs de la Ligue Algérienne De Défense des Droits de l’Homme (LADDH) ont confirmé l’utilisation par les forces de sécurité d’Akbou des Taser X-26. Il s’agit d’une arme très controversée qui envoie sur sa cible deux dards délivrant une décharge de 50.000 volt et paralyse le système nerveux. Cette arme est fabriquée par Taser International qui est une entreprise multinationale américaine spécialisée dans le développement et la distribution « d’armes non létales » et de matériel de sécurité. Elle est surtout connue pour la fabrication des pistolets à impulsion électrique (PIE) qu’elle fournit aux forces de l’ordre de nombreux Etats.
Depuis jeudi 6 avril 2017, le groupe se fait appeler Axon, nom de sa filiale spécialisée dans les caméras corporelles dont l’utilisation s’est répandue aux Etats-Unis. Le Taser X-26 lancé en 2003 a été développé pour devenir le Taser X3 à partir de 2009 pour devenir un pistolet à impulsion électrique capable de tirer à trois reprises sans devoir être rechargé.
Il s’avère que cette arme nouvellement utilisée par la police algérienne est très dangereuse et suscite une vive polémique dans plusieurs grands pays. Plusieurs cas de décès après un tir de Taser ont été enregistrés notamment aux Etats-Unis et au Canada. Selon Amnesty International, 334 personnes sont mortes aux Etats-Unis entre 2001 et août 2008 après avoir subi le choc électrique d’un Taser. Cette arme a « provoqué ou contribué à » donner la mort de façon directe dans une cinquantaine de cas, selon les conclusions des experts citées par l’ONG.
Remplacé les armes à feu par des dispositifs à décharges électriques diminue considérablement le nombre de victimes mais ne règle pas le problème des bavures policières, ont conclu de nombreuses études sécuritaires conclues à ce propos. Et pour cause, le Taser tue et la liste des morts est accablante. Le Taser X-26 équipe depuis 2004 l’armée, la police nationale et la gendarmerie françaises. Depuis 2008, il peut également être utilisé par les policiers municipaux en France. La polémique autour de l’utilisation de cette arme est toujours d’actualité en France et de nombreuses voix réclament son retrait des forces de sécurité. En France, les conditions d’utilisation du Taser sont strictement encadrées, selon une doctrine spécifique transmise à ses agents par la direction de la police nationale. Le tir doit, notamment, répondre à des conditions de « légitime défense » ou à un « état de nécessité ». En Algérie, il n’y a aucune communication officielle à ce sujet on ignore même le nombre précis de ces pistolets mis à la disposition des policiers algériens.