En réaction à un rapport controversé sur les Frères musulmans, la Grande Mosquée de Paris critique fermement un document accusé de cibler l’ensemble des musulmans de France et d’alimenter un climat de suspicion.
Une riposte vigoureuse contre un document jugé dangereux
La Grande Mosquée de Paris a franchi un nouveau cap dans sa réaction au rapport récemment publié sur la menace supposée des Frères musulmans. Dans un billet cinglant, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz accuse ce document de véhiculer une logique d’exclusion et de suspicion généralisée. Selon lui, derrière le vernis administratif du rapport se cache un discours aux relents idéologiques, qui tend à criminaliser des croyances plutôt que des actes concrets. Il y voit une attaque déguisée contre les musulmans visibles, pieux ou simplement attachés à leur foi, estimant que cette démarche contribue à renforcer la peur et la division au sein de la société française.
Chems-Eddine Hafiz alerte sur les effets délétères de ce texte, qu’il qualifie d’« arme rhétorique » dirigée non contre un groupe précis, mais contre des millions de citoyens musulmans dans toute leur diversité. Alors que l’émotion est encore vive après l’assassinat d’un fidèle dans une mosquée du Gard, il s’interroge sur le moment choisi pour diffuser un tel rapport. Pour lui, la publication de ce document constitue une « trahison morale » envers une communauté qui a toujours été partie intégrante de la République.

Une défense de la dignité et de l’engagement des musulmans
Dans sa tribune, le recteur de la Grande Mosquée de Paris rappelle l’apport inestimable des musulmans à la nation, à travers des figures exemplaires comme Yasmine Belkaïd, directrice à l’Institut Pasteur, ou l’écrivaine Assia Djebar, membre de l’Académie française. Il évoque aussi des chercheurs, entrepreneurs, enseignants et soignants, tous unis par leur engagement au service du pays sans jamais renier leur foi. Ces exemples incarnent, selon lui, une citoyenneté musulmane fidèle aux valeurs républicaines, loin de l’image déformée véhiculée par le rapport.