La filière céréales française s’engage dans une démarche de séduction envers l‘Algérie. Une rencontre récente à Alger reflète l’ambition de la France de retrouver sa position de choix dans le secteur des céréales, malgré la concurrence russe et d’autres défis. Cet article explore les enjeux et opportunités de cette coopération.
La France affiche sa volonté de réinvestir le marché algérien des céréales. Le 10 octobre dernier, une réunion intitulée « Rencontres 2023 franco-algériennes des céréales » s’est tenue au Sofitel d’Alger. L’événement a réuni plus de 150 participants, dont une délégation de spécialistes français et l’ambassadeur de France en Algérie, et a été organisé par le Conseil professionnel français des grains « Intercéréales. »
L’objectif de ces rencontres était de « présenter et d’échanger des informations techniques, » comme l’a souligné l’ambassade de France à Alger. Cet effort s’inscrit dans une démarche continue visant à renforcer les relations entre la France et l’Algérie dans le secteur des céréales.
Ce qui distingue cette rencontre des précédentes, c’est l’ambition clairement affichée par l’ambassadeur de France en Algérie, qui a confirmé la volonté de la France de redevenir le partenaire privilégié de l’Algérie dans le domaine des céréales. Pour atteindre cet objectif, les services économiques de l’ambassade et ses partenaires travaillent à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.
En tant que premier producteur et exportateur de céréales en Europe, la France joue un rôle essentiel dans l’équilibre des marchés mondiaux et la sécurité alimentaire des pays importateurs. Cependant, la filière céréales française doit faire face à une concurrence féroce, notamment de la part de la Russie et d’autres pays d’Europe de l’Est.
Malgré cette concurrence, la France a vu de nouvelles opportunités se dessiner grâce à la politique russe d’imposer un « prix plancher » sur ses exportations de blé, ce qui a ouvert des portes sur le marché international. Les exportateurs français ont conclu des accords avec des pays tels que l’Égypte, la Chine, l’Algérie et le Maroc.
Néanmoins, des défis subsistent pour la filière céréales française, notamment la réduction des subventions liées à la Politique Agricole Commune (PAC) et l’augmentation des coûts des engrais azotés. En outre, des problèmes de qualité des récoltes ont été relevés, tels que les germinations sur pied et la déclassification de lots de blé panifiable en blé fourrager.
Les rencontres d’Intercéréales visent à présenter les résultats annuels en matière de blé et à favoriser les échanges avec les clients internationaux. La France dispose d’une expertise considérable dans le domaine des céréales, ce qui pourrait s’avérer bénéfique pour les producteurs algériens.
En dépit des progrès techniques des agriculteurs algériens, des défis subsistent, notamment en termes d’utilisation d’engrais et de gestion des sols. La coopération entre la France et l’Algérie dans le secteur des céréales offre des avantages mutuels et la possibilité de renforcer leur partenariat privilégié.