Pour la deuxième fois de suite Marine Le Pen, candidate d’extrême droite et fille de Jean-Marie Le Pen se qualifie au deuxième tour de la présidentielle française.
Son parti le Rassemblement national et ses idées sous l’égide de la préférence nationale semblent définitivement installés dans le paysage politique français. La candidate a toutes ses chances de remporter cette élection, car cette année elle bénéficie de soutiens considérables. Ce scrutin comptait davantage de candidats de son bord politique, elle pourrait récupérer leurs voix dimanche prochain.
Eric Zemmour qui a remporté près de 7% des suffrages lors du premier tour, a d’ores et déjà appelé ses électeurs à la soutenir pour son dernier duel face à Emmanuel Macron. L’autre aide involontaire à Marine Le Pen est l’important taux d’abstention. 27% des Français avaient fait le choix de boycotter l’élection au premier tour. Cette perte de voix pourrait lui donner un coup de pouce.
Une France d’exclusion, le scénario qui pourrait arriver dimanche
L’une des principales promesses de Marine Le Pen est de redonner une priorité aux nationaux aux dépens des étrangers et surtout de ralentir l’immigration, légale comme illégale voire la faire disparaître. Cette volonté de redonner un pouvoir – qu’elle estime « confisqué » – aux Français a su séduire une frange de la société qui s’est sentie ignorée et lésée durant le mandat d’Emmanuel Macron.
Ces arguments de campagne recyclés à tous les scrutins par la candidate d’extrême droite pourraient se concrétiser si Marine Le Pen est élue le 24 avril prochain. Son programme de 40 pages explique en long et en large comment la candidate freinera, encadrera voire rendra impossible l’immigration extra-européenne en France grâce à une armada de mesures. Mais la candidate a-t-elle pris la mesure des conséquences d’une telle politique ?
A quoi ressemblerait une France délestée de ses 11% d’immigrés, soit près de 7,3 millions de personnes qui participent à la vie sociale, à l’économie et même au rayonnement de la France à l’étranger ?
Comment remplacer près de 7,3 millions de potentiels travailleurs ?
La première conséquence serait la désertion de certains secteurs professionnels. Le monde médical est l’un des premiers concernés. Marine Le Pen promet sur ce point de renvoyer tous les médecins étrangers, pour laisser la place aux Français. Sauf qu’ils n’existent pas ces médecins français sans travail.
La pénurie de médecins, infirmiers, aide soignants et autre personnel médical est telle en France, que durant les pics de covid-19 l’Etat a dégainé la naturalisation pour les étrangers qui accepteraient de venir en renfort.
A titre d’exemple, près de 16 000 médecins algériens seraient aujourd’hui en exercice en France. Cette année encore les Épreuves de vérification des connaissances en médecine ont reçu 1200 médecins algériens. Il faudrait également se passer des 10% des travailleurs étrangers dans le secteur du BTP. 19% des agents d’entretien ou encore 14% des spécialistes de l’informatique.
Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Lorsque l’on sait que la discrimination à l’embauche a une place majeure en France, il semble évident que toutes ces personnes n’ont jamais volé la place de travailleurs franco-français.