En France, les chantiers des jeux olympiques Paris 2024 grouillent des milliers de migrants sans-papiers comme travailleurs. Parmi ceux-ci, l’on trouve des Algériens embauchés sur ces chantiers. Ce qui est déplorables est que ces derniers travaillent dans des conditions qui laissent imaginer celles des travailleurs migrants sur les chantiers de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022. Plus de détails dans cette édition du dimanche 11 décembre 2022.
Le journal français Libération a publié, le mardi 6 décembre 2022, une enquête sur des travailleurs-sans-papiers employés sur les chantiers des jeux olympiques Paris 2024. Alors que les préparatifs des Jeux olympiques Paris 2024 battent leur plein, cette enquête intervient dans un contexte où le débat sur le projet de loi sur l’immigration en France fait l’actualité. Une loi à travers laquelle le gouvernement français veut faciliter la régularisation des travailleurs-sans-papiers dans le cadre du nouveau titre de séjour « métiers en tension ».
Travailleurs sans-papiers : la France sur les mêmes rails que le Qatar
Voici ce que le quotidien français Libération a écrit : « Après avoir critiqué l’organisation de la Coupe du monde par le Qatar, notamment sur le sort des travailleurs-migrants qui sont morts par milliers sur les chantiers selon Amnesty International, voilà que la France se trouve, elle aussi, face à une polémique sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris, en 2024 ». Cela va sans dire que la France, qui a tant décrié le Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde 2022, est elle aussi pointée du doigt pour l’emploi de travailleurs-sans-papiers sur les chantiers des jeux olympiques (JO) Paris 2024.
Au cours de son enquête, le quotidien français susmentionné a rencontré de nombreux travailleurs-sans-papiers sur les chantiers des infrastructures des JO de Paris 2024. Il est question du chantier du village des athlètes des Jeux olympiques situé à cheval sur les communes de Saint-Denis, de Saint-Ouen et de L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). A noter que c’est le plus important chantier des Jeux olympiques Paris 2024. Ce dernier est censé accueillir 14.000 sportifs et leurs staffs.
« On n’a aucun droit. On n’a pas de tenue de chantier,… »
Ces travailleurs sont en grand nombre des africains, dont des Algériens. Ces deniers travaillent pour une entreprise sous-traitante depuis un, deux ou trois ans. « C’est du bouche-à-oreille, de copain à copain. Si je travaille quelque part et que je vois des amis qui ne travaillent pas au foyer, je leur donne le numéro de mon patron. Pour vivre ici quand tu n’as pas de papiers, ce n’est pas du tout facile, alors on préfère travailler dans le bâtiment plutôt que de faire des choses pas bien. Si le patron a du travail pour toi, il t’appelle et il t’envoie l’adresse », a confié porte-parole du groupe des travailleurs-sans-papiers, Moussa. Tous ces travailleurs sont donc des sans-papiers.
Cerise sur le gâteau, il y a parmi eux, des manutentionnaires chargés de porter des sacs de ciment de plusieurs dizaines de kilos sur 13 étages. Il y a également des bancheurs spécialisés dans la construction en béton armé. Et puis des hommes à tout faire qui piochent la terre, construisent les murs, font de la maçonnerie. « Le tout pour un peu plus de 80 euros non déclarés par jour, peu importe les conditions météo, et sans jour de congé », indique la même enquête.
« On n’a aucun droit. On n’a pas de tenue de chantier, pas de chaussures de sécurité fournies, on ne nous paye pas le pass Navigo, on n’a pas de visite médicale et même pas de contrat. Si tu tombes malade ou que tu te blesses, le patron te remplace le lendemain », s’indigne un travailleur-sans-papier appelé Abdou. D’un autre côté, Moussa, un autre ouvrier sans-papiers affirme que : « les Français ne veulent pas faire ce travail. Sur le chantier, il n’y a presque que des étrangers. Des Pakistanais pour l’électricité, des Arabes pour la plomberie, des Afghans pour la maçonnerie… Les blancs, ce sont ceux qui sont dans les bureaux ».