L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’emploi est devenu un sujet central dans les discussions contemporaines. Les préoccupations concernant la possibilité que l’IA détruise davantage d’emplois qu’elle n’en crée sont nombreuses. Cependant, une étude récente de l’Organisation internationale du travail (OIT), une agence des Nations Unies, apporte un éclairage différent sur cette question brûlante.
Selon les conclusions de l’OIT, la grande majorité des emplois et des industries ne sont exposés à l’automatisation que de manière partielle. En d’autres termes, l’IA ne semble pas être destinée à remplacer massivement les travailleurs humains, mais plutôt à les accompagner dans leurs activités professionnelles. Cette perspective est rassurante à une époque où de nombreuses personnes craignent que l’automatisation ne les rende obsolètes sur le marché du travail.
L’étude de l’OIT suggère également que la première conséquence de l’IA ne sera probablement pas la destruction massive d’emplois, mais plutôt des changements dans la qualité de ces emplois. Cela pourrait se traduire par des ajustements tels qu’une intensité de travail différente ou un niveau d’autonomie accru pour les travailleurs. Ces modifications pourraient avoir un impact significatif sur la manière dont les gens exécutent leurs tâches au quotidien.
Lorsque l’on examine les catégories d’emplois les plus exposées à l’automatisation par l’IA, le travail administratif en milieu de bureau apparaît en première ligne. Près d’un quart des tâches dans ce domaine sont considérées comme fortement exposées à l’IA, tandis que plus de la moitié présentent un niveau d’exposition modéré. Cependant, pour les cadres et les techniciens, seule une fraction de leurs tâches serait touchée par l’IA, avec environ un quart présentant un niveau d’exposition modéré, selon les conclusions de l’OIT.
Une observation importante de l’étude est que les pays à revenus élevés seront probablement les plus touchés par l’automatisation, principalement en raison de la forte proportion d’emplois de bureau dans ces pays. À l’inverse, les pays à faibles revenus seront moins exposés, avec seulement 0,4 % de l’emploi potentiellement sujet à l’automatisation par l’IA.
De plus, l’étude met en lumière une disparité entre les sexes dans l’impact prévu de l’IA. Les femmes sont plus susceptibles d’être touchées que les hommes, en raison de leur concentration dans les emplois de bureau, en particulier dans les pays à revenus élevés et intermédiaires.
Enfin, l’étude conclut que le nombre potentiel d’emplois créés grâce à l’IA est pratiquement similaire dans tous les pays. Cela suggère que, avec les bonnes politiques en place, cette nouvelle vague de transformation technologique pourrait offrir d’importants avantages aux pays en développement. En somme, si l’IA suscite des inquiétudes, elle pourrait également ouvrir des opportunités majeures pour l’avenir du travail à l’échelle mondiale.