El Mouhoub Mouhoud, spécialiste en économie et ancien président de l’université Paris-Dauphine, publie un ouvrage captivant intitulé « Le Prénom. Esquisse pour une auto-histoire de l’immigration algérienne ». Ce livre se veut une plongée approfondie dans la mémoire partagée entre la France et l’Algérie, combinant histoire personnelle et récits de ses ancêtres. L’approche novatrice du livre repose sur un mélange de narration, d’anthropologie, d’histoire et de sociologie. Mouhoud, dont la carrière universitaire chargée avait retardé l’écriture, a utilisé ses notes accumulées au fil des ans pour donner une voix à l’impact du prénom comme double héritage.
Le prénom comme trace de l’histoire et de l’identité
Dans cet ouvrage, El Mouhoub Mouhoud révèle que son prénom résulte d’un « métissage forcé« , représentant à la fois les traditions kabyles , où le fils aîné hérite du prénom du grand-père paternel et les exigences administratives imposées par la colonisation. Bien que longtemps embarrassé par la similitude de son nom complet, c’est à travers ce prénom qu’il retrace l’histoire de l’émigration algérienne. Le livre propose également une analyse des transformations sociales en France, laquelle est influencée par le colonialisme et les politiques urbaines successives.
Un parcours entre tradition et modernité de El Mouhoub Mouhoud
A travers des anecdotes personnelles, telles que la tenue de son premier jour d’école offerte par son père, Mouhoud évoque l’importance de l’éducation dans son parcours identitaire complexe. Il navigue entre des traditions culturelles kabyles et son adaptation aux nouvelles réalités françaises, malgré le racisme auquel il a été confronté. Sa réussite académique brillante et sa conscience politique l’ont mené à une carrière universitaire prestigieuse. Soulignant le potentiel d’universalité tout en valorisant sa culture d’origine, Mouhoud encourage à célébrer les réussites discrètes des jeunes issus de l’immigration.