Dans le contexte mondial de la demande croissante pour les huiles d’olive vierge et vierge extra, l’Algérie se distingue par une orientation différente de sa production. Malgré la renommée et la valeur élevée de ces types d’huiles sur le marché international, les Algériens continuent de privilégier les variétés plus traditionnelles.
Production et Consommation des huiles d’olive
Au cours des années de récolte abondante, l’Algérie s’est classée parmi les dix principaux producteurs mondiaux d’huile d’olive, avec une production avoisinant les 90 000 tonnes, soit 90 millions de litres. Cependant, cette année, la sécheresse a entraîné une chute de 40% de la production, comme le souligne Olivier Rives, expert ayant œuvré cinq ans dans le cadre du programme d’appui au secteur agricole en Algérie.
Préférences et Habitudes de Consommation
Malgré l’augmentation notable de la production au fil des décennies, une grande partie reste destinée à la consommation intérieure. Les Algériens ont historiquement consommé la quasi-totalité de leur production, favorisant les huiles locales qu’ils estiment de haute qualité. Une enquête réalisée par le cabinet PwC et PASA révèle que 80% des ménages algériens préfèrent les huiles traditionnelles à l’huile d’olive extra vierge.
Le marché des huiles d’olive s’inscrit dans une dynamique évolutive
Cependant, une transformation progressive se dessine. La jeune génération algérienne montre un intérêt croissant pour l’huile d’olive vierge et celle vierge extra, sous l’influence notamment des médias sociaux. Olivier Rives et Yamina Derdah prévoient que la combinaison des forces du marché et des initiatives telles que le programme PASA stimulera la demande intérieure pour ces variétés haut de gamme.
Les défis sont colossaux
Bien que les habitudes de consommation évoluent, des défis subsistent. Hakim Alileche, oléiculteur et propriétaire de la marque Dahbia, souligne la nécessité d’une sensibilisation accrue et d’une communication efficace sur les bienfaits de l’huile d’olive extra vierge en Algérie. Malgré des coûts de production plus élevés, il insiste sur l’importance de privilégier la qualité pour la santé.