L’inauguration d’un gymnase à Vénissieux, baptisé au nom d’Annie Steiner, militante du FLN, a déclenché une vive polémique. La préfète du Rhône a boycotté l’événement, estimant ce choix « extrêmement contestable ». Ce débat met en lumière les tensions persistantes en France autour de l’héritage colonial et de la mémoire de la guerre d’Algérie.
Polémique: Gymnase de Vénissieux nommé d’après une Militante du FLN
La ville de Vénissieux, située dans la métropole de Lyon, inaugure un nouveau gymnase le 26 août. Ce centre polyvalent, destiné aux jeunes de 11 à 17 ans, a été baptisé du nom d’Annie Steiner, une figure symbolique de la guerre d’indépendance algérienne. Ce choix a provoqué une vive controverse, car Annie Steiner était une militante française engagée dans le Front de libération nationale (FLN) pendant la guerre de libération. En réaction, la préfète du Rhône a décidé de boycotter l’événement, qualifiant cette décision « d’extrêmement contestable ».
Absence de représentants de l’État
La question de la dénomination du gymnase a pris une tournure censée diviser, dès lors que les autorités locales ont validé le nom au conseil municipal de Vénissieux, sous la direction de Michèle Picard, maire communiste. La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a exprimé son désaccord par le biais d’une déclaration expliquant que cette décision risque de diviser la population au lieu de servir d’outil de cohésion sociale et intergénérationnelle. Le représentant de l’État, la sous-préfète chargée de la politique de la ville, a également choisi de ne pas assister à l’inauguration, soulignant l’ampleur du désaccord.
Le parcours d’Annie Steiner
Annie Steiner, devenue une moudjahida respectée, s’était opposée au système colonial oppressif qui maintenait les Algériens dans la pauvreté. Pour elle, les valeurs de liberté primaient sur tout, ce qui l’a menée à rejoindre le FLN, renonçant ainsi à sa famille et à sa citoyenneté française. Arrêtée en 1956, elle fut emprisonnée jusqu’à sa libération en 1961. Après l’indépendance de l’Algérie, elle a opté pour la nationalité algérienne, retournant vivre dans le pays pour lequel elle avait tant lutté. Annie Steiner est décédée en avril 2021 et repose au cimetière d’El-Alia à Alger. Ce choix de nom continue d’alimenter les débats en France, révélant les tensions toujours vives entourant l’héritage colonial.