Le commerce du cabas en Algérie est désormais au cœur d’une véritable guerre menée par les autorités. Bien que formellement interdit, il continue de prospérer dans la clandestinité. Récemment, les services douaniers et la police des frontières ont intensifié leurs efforts pour mettre fin à ce commerce informel aux postes frontaliers du pays, entraînant une série de saisies massives. Les commerçants du « cabas » sont désormais sur le qui-vive.
Ce commerce du cabas tire son succès de la difficulté à se procurer des biens étrangers en Algérie. Depuis que les autorités ont pris des mesures restrictives sur les importations, de nombreux produits sont devenus rares sur le marché algérien. En réponse, le commerce informel, souvent appelé « trabendo », s’est développé en important illégalement ces produits via le cabas.
Les commerçants font appel à ces importateurs de cabas pour obtenir des produits interdits d’importation de manière légale. Les téléphones mobiles, les produits cosmétiques, les vêtements de luxe, l’alimentation pour animaux, les fruits exotiques, les chocolats et même les pièces de rechange pour voitures sont désormais illégalement importés en Algérie via le commerce du cabas.
Certains commerces se sont spécialisés dans la vente de produits « cabas », tels que des smartphones. Selon l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), environ 30 % des produits de téléphonie mobile disponibles sur le marché algérien ont été introduits de cette manière.
Face à l’ampleur croissante de ce phénomène et à ses répercussions négatives sur l’économie nationale, les autorités algériennes ont interdit le transport de marchandises via les navires de passagers. Une décision saluée par de nombreux voyageurs, mais les commerçants du cabas ont trouvé d’autres moyens, notamment l’importation par avion.
La douane algérienne, en collaboration avec la police des frontières, a intensifié les opérations de contrôle et de fouille des passagers dans les aéroports. Cela a conduit à des saisies massives de marchandises importées illégalement. Rien que la semaine dernière, l’aéroport d’Alger a vu la confiscation de 724 smartphones, 537 montres, 152 tablettes numériques, 419 lunettes de soleil et 8040 phares de voitures. D’autres articles, tels que des vêtements, des chaussures, des sacs à main, des compléments alimentaires, des produits cosmétiques, des prothèses dentaires et des produits pharmaceutiques, ont également été saisis.