En Algérie, un réseau structuré de falsification de certificats de vie pour des pensions de retraite a été récemment démantelé. Les autorités judiciaires ont exigé des sanctions rigoureuses pour les principaux accusés de cet acte répréhensible persistant depuis plus de dix ans. Le tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger a entendu, le jeudi 26 juin 2025, les recommandations du parquet concernant cette affaire complexe, comme rapporté par le journal Ennahar.
Sanctions demandées contre les accusés
Le tribunal a réclamé une peine de cinq ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars algériens contre B.H., ancien fonctionnaire d’une annexe administrative de la mairie d’Aïn Benian, situé dans la périphérie ouest d’Alger. En ce qui concerne les coaccusés, une femme d’une cinquantaine d’années, appelée B.R. et son ex-époux W.M., risquent quant à eux trois ans d’emprisonnement et une amende équivalente pour leur rôle présumé dans cette affaire.
Le dysfonctionnement du système de contrôle
L’enquête a révélé que le point de départ de l’affaire remonte au 28 janvier dernier, suite à une plainte déposée par la mairie d’Aïn Benian. La mise en cause B.R. aurait utilisé régulièrement de faux certificats de vie auprès du bureau de poste et de la Banque Algérienne de Développement Rural (BADR) pour percevoir la pension de la défunte grand-mère Z.F., décédée en 2010. B.H. aurait délivré ces documents falsifiés chaque année durant une décennie.
Lors du procès au tribunal de Bir Mourad Raïs, l’agent B.H. a nié toute implication, affirmant avoir systématiquement vérifié les documents, y compris le livret familial et une procuration spéciale. De son côté, B.R. a admis les faits, invoquant des difficultés financières. W.M., son ancien conjoint, a plaidé pour son innocence, arguant d’une séparation depuis 2004 et d’aucun lien avec ce cas.
Ce scandale met en évidence les faiblesses du système algérien de vérification des pensions. L’absence de contrôles stricts entre les administrations a permis le maintien de la fraude pendant longtemps. Les magistrats ont sollicité la mise en place de mécanismes de vérification renforcés et d’une meilleure interconnexion des bases de données entre les services d’état civil, les mairies et les entités de paiement des pensions.