L’Algérie abandonne-t-elle son fournisseur et allié historique russe pour se jeter dans les bras de la France ? Ou bien va-t-elle simplement diversifier ses fournisseurs ?
Ayant pris conscience de l’infériorité de l’armement russe par rapport à celui de l’Occident, l’Algérie se jette dans les bras de la France pour essayer de moderniser son arsenal militaire, estime Abdelhamid Harifi, expert militaire joint par Médias24.
La tentation du juteux budget militaire algérien
La France sous Macron se trouve être le seul pays occidental en mesure de traiter avec Alger, et de l’équiper en armes avancées qui puissent faire office de multiplicateur de force, ajoute-t-il. Selon nos confrères de L’Observateur du Maroc, la véritable raison de la visite en France du chef d’état-major de l’armée algérienne est l’achat d’armes auprès de l’ancienne puissance coloniale. Saïd Chengriha a en effet été reçu par le président français Emmanuel Macron.
Dans un contexte de profondes tensions entre le Maroc et l’Algérie, si la France équipe Alger en armes avancées, celles-ci ne pourraient servir que contre le Royaume. La France aurait-elle déjà choisi son camp ?
Tout dépendra de la nature et du montant des contrats
Pour Abdelhamid Harifi, « on ne peut pas encore se prononcer tant qu’il n’y a pas de contrats annoncés ». Bien que, lors de cette visite de quatre jours, le chef de l’armée algérienne ait rencontré les hauts responsables de l’armée française et visité les sites industriels de plusieurs fabricants d’armes français.
Il estime que si les montants ne sont pas importants, cela signifie que l’Algérie diversifie ses partenaires, comme le fait le Maroc avec plusieurs pays. En revanche, si la nature et le montant des achats sont importants, alors cela signifierait que l’Algérie opère un revirement stratégique aux détriments de son allié stratégique et historique, la Russie.
Cette dernière risque même de prendre des mesures de rétorsion, dans un contexte de guerre par procuration de l’Otan contre elle ; d’autant que l’annulation des exercices militaires conjoints avec l’armée algérienne est mal passée à Moscou.