Un amendement en France prévoit un contrôle renforcé des pensions des retraités vivant à l’étranger, notamment en Algérie. Une mesure controversée qui suscite des inquiétudes.
Un contrôle plus strict des pensions à l’étranger
Le Parlement français examine un amendement visant à durcir les contrôles sur les pensions des retraités vivant hors de France, en particulier en Algérie. Ce projet, introduit dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), obligerait les retraités concernés à se rendre chaque année en personne dans un consulat français ou un bureau agréé pour prouver leur existence. Jusqu’ici, un simple certificat de vie émis par la municipalité locale suffisait. Désormais, en cas de non-présentation, la pension serait suspendue. Cette mesure vise à lutter contre la fraude sociale, estimée à près de 9 milliards d’euros, selon la Cour des comptes.
Une mesure perçue comme contraignante et discriminatoire
Avec plus de 405 000 retraités algériens percevant des pensions françaises, cette réforme toucherait une communauté particulièrement vulnérable. Se rendre chaque année dans un consulat pourrait devenir un véritable fardeau pour ces retraités souvent âgés et souffrant de maladies chroniques. Si les partisans du projet avancent des chiffres inquiétants – comme l’absence de 30 % des retraités centenaires convoqués lors d’un contrôle à Alger en 2022 –, les associations dénoncent une mesure injuste et discriminatoire. Ce durcissement intervient par ailleurs dans un climat diplomatique déjà fragile entre la France et l’Algérie, renforçant les tensions sur un sujet à la fois social et politique.