Malgré un emploi stable à la RATP et une vie de famille en France, Mohamed, un Algérien de 34 ans, se retrouve menacé d’expulsion en raison d’un retard dans le renouvellement de son titre de séjour.
France : Un chauffeur de bus menacé de perdre emploi et résidence après 5 ans en France
Arrivé en France il y a cinq ans, Mohamed, un Algérien de 34 ans, travaille depuis trois ans comme machiniste à la RATP. Sa situation personnelle semble stable : un emploi dans une entreprise publique, une famille à charge, et un parcours sans accroc. Pourtant, il est aujourd’hui sous la menace d’un licenciement et d’une expulsion. En cause : un blocage administratif au niveau de la préfecture des Hauts-de-Seine, qui tarde à renouveler son titre de séjour expiré.
Le 15 avril, la RATP lui a adressé une lettre indiquant la suspension de son contrat de travail. L’entreprise précise qu’elle devra procéder à son licenciement s’il ne présente pas de document de séjour valide sous trois mois. Malgré ses démarches répétées – appels, courriers, déplacements à la préfecture – Mohamed ne parvient pas à obtenir de rendez-vous ni à faire avancer son dossier. Son attestation provisoire n’est plus valable, et l’inquiétude grandit.

Un blocage dénoncé comme injuste et symptomatique de difficultés plus larges
Cette situation plonge Mohamed dans une précarité inattendue. Privé de salaire, il est désormais en congé sans solde, incapable de subvenir pleinement aux besoins de sa famille. « J’ai une enfant, un loyer à payer… Je suis désemparé », confie-t-il à France 3. Épuisé par des démarches sans issue, il dit craindre de se retrouver « sans-papiers » du jour au lendemain, malgré son parcours irréprochable.
Ahmed Berrahal, représentant de la CGT, dénonce une injustice. Selon lui, Mohamed est victime d’un système administratif défaillant. Il regrette l’inaction de la RATP, qui affirme « ne rien pouvoir faire » malgré son statut d’entreprise publique. Le syndicaliste s’interroge aussi sur une possible influence du contexte politique tendu entre l’Algérie et la France sur ce type de dossier. Ce cas, loin d’être isolé, toucherait plusieurs machinistes étrangers employés à la RATP, souligne-t-il. Des centaines d’entre eux vivent dans l’attente de documents qui déterminent toute leur vie.