À partir du 1er juin 2025, France Travail va révolutionner le contrôle des chômeurs. Sanctions réversibles, priorité à la recherche réelle d’emploi… Les détails dans cette édition du samedi 24 mai 2025.
Un système « injuste » dynamité : place à la recherche d’emploi réelle
Fini les radiations à la moindre absence. France Travail change radicalement de ton. Dès le 1er juin 2025, les chômeurs ne seront plus sanctionnés pour une simple convocation ratée, mais jugés sur leur implication réelle dans la recherche d’un emploi. Un virage inédit pour un organisme souvent critiqué pour sa rigidité. « Le système était parfois injuste », reconnaît Jean-Pierre Tabeur, directeur du programme Parcours chez France Travail. « On sanctionnait des personnes actives, juste parce qu’elles avaient raté un rendez-vous. » Cette réforme marque la fin d’un modèle punitif automatisé. Désormais, l’absence ne signifie plus radiation, mais suspension remobilisable. Oui, une sanction qui peut être levée dès que le chômeur reprend ses démarches.
Des sanctions plus humaines… mais toujours là !
Le mot d’ordre : progressivité. La sanction n’est plus une épée de Damoclès, mais un levier pour réactiver le demandeur d’emploi. En cas de manquement, l’allocation pourra être temporairement réduite, sans couper les ponts avec le conseiller. Et le plus surprenant ? Cette réduction disparaît aussitôt que le demandeur d’emploi prouve sa bonne foi : candidatures envoyées, formation suivie, etc. Ce nouveau système ne vise plus à punir, mais à reconnecter les chômeurs désengagés sans casser leur parcours. Une philosophie nouvelle dans le paysage administratif français.
Testé sur 8 régions : les résultats qui ont tout changé
Ce n’est pas une lubie de dernière minute. La réforme a été testée depuis juillet 2024 dans 8 régions : Bretagne, La Réunion, Grand Est… Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : Aucune explosion des sanctions, 21 % de délais de traitement en moins et un meilleur maintien du lien entre conseillers et chômeurs. Un gain d’efficacité et d’humanité, selon France Travail, qui a convaincu l’État d’étendre le dispositif à tout le pays dès juin. Avec cette réforme, le contrôle ne disparaît pas, mais il devient plus juste, plus souple, plus humain. Un chômeur actif ne sera plus mis dehors pour un simple oubli. Mais attention : les abus seront toujours sanctionnés, et les preuves d’efforts restent obligatoires.