Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, reste en poste malgré la démission du gouvernement Barnier et fait partie du nouvel exécutif dirigé par François Bayrou. Bien que les deux hommes semblent très différents, ils auraient trouvé un compromis concernant la question de l’immigration en France, selon les médias français.
Plutôt que de proposer une nouvelle loi sur l’immigration, Retailleau a obtenu l’accord de Bayrou pour procéder à une réforme par le biais de lois distinctes. Ainsi, il n’y aura pas de « grande loi Retailleau », mais des changements significatifs sont prévus, notamment le remplacement de la circulaire Valls par une nouvelle circulaire élaborée par les services de Bruno Retailleau.
Les travailleurs sans-papiers frappés par une nouvelle directive appelée « circulaire Retailleau »
D’après un article publié dans le journal français La Croix le mardi 24 décembre, cette nouvelle circulaire va encadrer la régularisation des sans-papiers en France, tout comme celle de Valls en 2012, mais avec des critères plus stricts.
Cependant, une bonne nouvelle est que cette nouvelle circulaire inclura également la question des métiers en tension, ce qui permettra aux travailleurs sans papiers d’obtenir un titre de séjour sous certaines conditions. Ce processus est prévu dans la loi Darmanin, mais il n’a pas encore été mis en œuvre. Selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, cité par La Croix, une nouvelle liste de métiers en tension sera prochainement établie et sera incluse dans la nouvelle circulaire, dont la publication est prévue pour janvier.
Les services du ministre de l’Intérieur soulignent qu’ils souhaitent demander aux préfets de mieux vérifier la réalité des bulletins de paie et des contrats fournis.
France : Renforcement des règles concernant la réunion des membres de la famille
Avec cette nouvelle directive qui inclut les métiers en demande et qui promet des mesures plus strictes contre les immigrants clandestins, François Bayrou, qui prône « l’intégration par le travail », trouve un terrain d’entente avec Retailleau, figure proéminente de la droite, qui estime que « l’immigration n’est pas bénéfique pour la France« .
Outre cette directive, le projet de Retailleau prévoit plusieurs autres lois qui seront adoptées par le gouvernement et le Parlement. Le Premier ministre a déjà accepté une demi-douzaine de points clés du projet de Retailleau. Le ministre de l’Intérieur souhaite notamment durcir la procédure de regroupement familial, même si celle-ci est déjà soumise à des conditions de séjour et de ressources. Retailleau envisage également de conditionner l’accès à certaines prestations sociales (APL, allocations familiales, APA…) à une résidence régulière de deux ans.
De plus, le ministre de l’Intérieur prévoit d’imposer davantage de restrictions à l’accès des sans-papiers à l’aide médicale d’État et de restreindre la délivrance de titres de séjour pour des raisons médicales, dans le but de réduire l’attrait de la France en tant que destination pour les migrants.