En France, les étudiants algériens font entendre leurs voix. Ils dénoncent en effet, les frais élevés des études à l’université du Havre. Lisez cette édition du mardi 20 décembre 2022 pour en savoir plus.
Un calvaire ! Voilà ce que vivent les étudiants algériens venus étudier cette année à l’université du Havre, en France. En effet, ces étudiants nouvellement inscrits, s’insurgent notamment contre la hausse des frais de scolarité. Ils affirment qu’ils n’ont été avisés à temps de cette décision. C’est du moins ce qu’affirme notamment Assia Arab, étudiante algérienne et porte-parole du Collectif d’étudiants internationaux. « Personnellement, j’ai été prévenue 2 mois après avoir validé mon choix, donc très en retard. Je préparais déjà mes valises », affirme-t-elle au micro de France 3. Constitué en collectif, ces étudiants étrangers ont interpellé le président de l’université et les élus locaux pour réclamer une aide.
Pour rappel, un arrêté ministériel impose aux étudiants venant de pays non membres de l’Union européenne de s’acquitter de frais d’inscription de 2770 euros en licence et de 3770 euros en master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les étudiants européens. Ce décret s’inscrit dans le cadre de la nouvelle réforme de l’enseignement supérieur en France, validée par le Conseil d’État et déjà appliquée par de nombreuses universités françaises lors de l’année universitaire 2021-2022. Ledit arrêté prévoit que le nombre d’étudiants extracommunautaires pouvant bénéficier de l’exonération de ces droits d’inscription ne peut être supérieur à 10 % du nombre total d’étudiants inscrits. Une décision que l’université du Havre, qui compte 22 % d’étudiants étrangers, a décidé d’appliquer lors de la rentrée universitaire 2022-2023. Toutefois, plusieurs étudiants extracommunautaires, dont des Algériens, ont subi cette hausse des frais de scolarité durant l’année universitaire précédente à la suite de l’application de ce nouvel arrêté ministériel.
Université du Havre : les étudiants algériens se révoltent contre la hausse des frais de scolarité
Les 250 étudiants étrangers inscrits cette année au sein de cette université affirment ne pas avoir été avisés à temps de cette décision. Etudiant algérien en Master 1 Électronique, énergie électrique et automobile, Anis Guers affirme qu’il a été accepté le 30 avril par l’université du Havre et validé l’inscription le même jour. « J’ai été notifié de l’augmentation des frais de scolarité le 4 juillet, donc un peu plus de 2 mois en retard », s’insurge-t-il. Dans le témoignage de ce dernier au média France 3 Régions, il explique avoir déjà entamé sa demande de visa à l’époque où il a appris cette augmentation des frais de scolarité. Anis Guers explique aussi, qu’il a dû payer près de 4000 euros de frais de scolarité. « On ne peut pas se permettre de choisir des universités où les frais sont multipliés par 16 dans notre cas. Je suis en master et je dois payer 3770 euros », laisse-t-il entendre.
Devant une telle situation, les étudiants étrangers ont saisi le président de l’université du Havre et les élus du basin havrais. « Un certain nombre d’entre nous ne peuvent plus assurer le paiement du loyer, des charges locatives, des transports, des vêtements, pire encore, de l’alimentation… D’autres dorment à la rue, d’autres à gauche à droite. On essaye de survivre ! » écrit dans sa lettre le collectif des étudiants internationaux du Havre.
Quand Pedro Lages Dos Santos se défend
De son côté, le président de l’université du Havre, Pedro Lages Dos Santos, explique dans sa réponse aux étudiants étrangers que la hausse des frais de scolarité est due à un arrêté ministériel valable au niveau des toutes les universités de France. Ce dernier affirme aussi que les étudiants ont été avisés à temps. « Je tiens également à récuser avec vigueur l’accusation selon laquelle il y aurait eu un changement brutal dans les règles concernant les procédures d’exonération et que les étudiants inscrits à la rentrée 2022 n’auraient pas été informés des nouvelles conditions […] de leurs frais d’inscriptions », écrit-il dans sa lettre aux étudiants étrangers.