En France, une Algérienne sans papiers, victime de violences conjugales, fait face à des obstacles de taille. Retour sur un jugement qui met en lumière les difficultés des femmes étrangères sans ressources.
France : La réalité difficile des femmes sans papiers face aux violences conjugales
Les violences conjugales en France sont une réalité sombre, surtout pour les femmes étrangères en situation irrégulière. C’est le cas d’une Algérienne sans papiers, récemment au cœur d’un procès à Chelles, en Seine-et-Marne. Son mari, un homme d’origine algérienne de 40 ans, a été jugé pour violence conjugale au tribunal de Meaux. En tentant de se justifier en affirmant que sa femme « avait la peau sensible, » il a déclenché la vive réaction du président du tribunal : « Vous êtes un tyran, Monsieur, ça s’appelle comme ça ! ». Pour cette femme, dont la précarité et l’isolement l’ont maintenue sous contrôle total, porter plainte n’était pas une option, par crainte et méconnaissance de ses droits.
La situation est d’autant plus complexe pour les femmes immigrées sans soutien dans l’Hexagone. Ne maîtrisant ni la langue ni les institutions, elles se retrouvent souvent à la merci d’un système qui leur semble hors de portée. L’avocate de la victime a souligné la mainmise de son mari sur chaque aspect de sa vie, renforçant l’isolement de la jeune femme.
Une précarité qui laisse peu de recours pour les femmes sans papiers
La violence subie par cette Algérienne ne s’arrêtait pas aux coups. Les filles du couple, âgées de 3, 10 et 11 ans, ont été témoins de scènes effroyables et victimes d’injures. Le 20 septembre 2024, un incident dans une chambre d’hôtel de Chelles, où la famille résidait temporairement, a mobilisé la réceptionniste enceinte, qui a dû intervenir pour protéger la victime. Finalement, le tribunal a condamné le mari à deux ans de prison avec sursis probatoire et lui a interdit tout contact avec sa famille.