Installée depuis 2019, une famille algérienne sans titres de séjour fait l’objet d’une OQTF. Le sort de leurs enfants scolarisés à Canteleu bouleverse l’opinion. Une pétition et une mobilisation locale relancent le débat.
« Pourquoi ne veut-on pas de nous ? » : une famille algérienne sous OQTF bouleverse la France
Arrivés en France en 2019, Hamid et Souhila pensaient offrir une vie meilleure à leurs deux enfants. Aujourd’hui, ils sont menacés d’expulsion. Sans titres de séjour, sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), cette famille algérienne vit un calvaire. Leur seul tort ? Avoir voulu régulariser leur situation.
Des enfants intégrés… mais expulsables
Âgés de 10 et 11 ans, les enfants de Hamid et Souhila sont totalement intégrés. Scolarisés à l’école Claude Monet de Canteleu, ils parlent un français impeccable, s’ouvrent à la culture, vont au musée… Pourtant, la justice française leur demande de quitter un pays qu’ils considèrent comme le leur. « Ils ont pris cela de plein fouet », déplore Marceau Privat, conseiller syndical mobilisé pour la famille. Une mobilisation citoyenne a même été organisée devant l’école le 15 mai, avec un goûter d’information et une pétition déjà en ligne. L’indignation monte.
Une famille francophone rejetée, malgré un profil exemplaire
Hamid travaillait dans le pétrole en Algérie. Souhila était professeure d’université. En France, ils n’ont jamais pu exercer faute de papiers. Ironie du sort : leur francophonie est aujourd’hui un frein au retour, puisque « le français est interdit à l’école en Algérie », rappellent-ils. Alors qu’ils étaient couverts par la circulaire Valls, l’entrée en vigueur de la circulaire Retailleau complique leur recours. Pour Hamid, la nouvelle politique « ne fait plus du cas par cas » et les enferme dans une logique d’expulsion sans humanité.
Un combat juridique… et une attente angoissante
Déboutés par le tribunal administratif de Rouen, les parents ont fait appel. Leur sort dépend désormais du tribunal de Douai. Mais l’attente est pesante. « Je comprends qu’on renvoie les fichés S, mais ce n’est pas notre cas », soupire Hamid. En attendant, l’affaire prend une ampleur nationale. La pétition s’emballe, les soutiens affluent, et le débat sur les titres de séjour, la francophonie et l’intégration est relancé. Une affaire humaine, mais surtout un miroir tendu à la France.