La tension entre la Palestine et Israël ne cesse de susciter des controverses. Suite à la manifestation de soutien au peuple palestinien jeudi soir, en France, une controverse a émergé autour de l’expression scandée par les participants : « Allah Akbar ».
Suite à une marche en faveur du peuple palestinien à Paris, l’expression islamique « Allah Akbar » a suscité des débats. Certains se demandent si crier cette phrase est un geste de soutien au terrorisme ou même de l’antisémitisme, en raison de l’association à cette expression avec des événements controversés.
Des personnalités de droite et d’extrême droite, ainsi que des chroniqueurs qui sympathisent avec leur mouvance, ont exprimé leur indignation en soulignant que l’expression « Allah Akbar » est souvent criée lors d’attentats terroristes. Ils ont particulièrement fait allusion à l’attentat qui avait récemment coûté la vie à un professeur de français à Arras, qui avait été enterré peu avant la manifestation de jeudi soir.
D’après Jean Messiha, un chroniqueur proche d’Eric Zemmour, la signification d’Allah Akbar change selon le contexte dans lequel il est prononcé. Dans un lieu de culte, c’est une expression de foi, tandis que dans l’espace public, cela peut être interprété comme un cri de guerre. Sur le plateau de CNews, Rose Ameziane réplique à Jean-Marc Morandini en affirmant que c’est la société qui a associé ce mot au terrorisme.
Débat animé sur BFMTV à propos de la controverse sur « Allah Akbar »
En effet, sur le sujet, Charles Consigny, écrivain et avocat et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue Regards ont débattu sur BFMTV. Leurs opinions ont été confrontées. Les phrases étaient claires et précises, évitant ainsi les malentendus. Les propos des intervenants étaient personnels et bien affirmés, avec une attention portée sur le choix des mots.
Ainsi, Charles Consigny, écrivain et avocat, a relevé qu’« aucun terroriste n’a crié alléluia, en revanche il y a beaucoup de terroristes qui ont crié Allah Akbar en commettant leur crime ». « Ça me paraît évident que cette expression est exploitée de manière guerrière », en déduit-il. Pour répondre à son vis-à-vis, Pablo Pillaud-Vivien répond qu’« Allah Akbar fait partie de leur vocabulaire et c’est une manière aussi pour eux de commémorer ce qui s’est passé ».
Julien Dray, l’un des créateurs de SOS Racisme et supporter d’Israël, a également pris la parole sur Twitter pour critiquer l’utilisation de cette expression lors d’une manifestation en faveur de la Palestine, en plus du débat qui a eu lieu sur BFMTV. « Ce soir, les milliers de personnes qui ont crié Allah Akbar ont donc repris à leur compte le cri des assassins du jeune professeur ou des victimes du Batackan. C’est bien que ces manifs se tiennent car chacun peut désormais juger », a écrit-il. En réponse à Julien, Asif Arif, écrivain et avocat au barreau de Paris, explique que « Allah Akbar » est une expression fréquemment utilisée par les musulmans tout au long de la journée, notamment lors de la prière, de l’appel à la prière et dans le Coran. Elle signifie « Dieu est grand ». Affaire à suivre !